Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Mt 17, 1-9 « soyons transfigurés, devenons enfant du Père »

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 6 Août 2023, 13:12pm

Catégories : #Homélies, #Evangile_réflexion, #JLfabre

Mt 17, 1-9 : En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme ne soit ressuscité d’entre les morts. »
Merci à l'auteur de cette image
Je ne sais pas comment cette fête de la Transfiguration du Seigneur s’est instituée au cours de l’histoire de l’Eglise. Elle est plus récente mais fait système avec celle de la croix glorieuse du 14 septembre, elle-même instituée après la découverte de la Sainte Croix le 13 septembre 330. Mais aujourd’hui, ce bref rappel du Mystère Pascal au cœur de l’été, loin de la semaine sainte, est bienheureux pour nous. Cela nous donne l’occasion de mieux saisir le chemin personnel du Christ, la relation qu’il avait à son Père en son humanité, sa manière de se situer par rapport au grand chemin de la révélation portée par le Peuple dont il faisait partie.
 
La Transfiguration est un moment clef dans sa montée vers sa Pâques. De cette attitude nous pouvons certainement tirer profit pour notre propre expérience.
 
D’une certaine manière, la vie apostolique menée jusque-là, conduit Jésus à percevoir encore plus vivement que l’avancée du Royaume requiert bien plus que ce qu’il a fait jusque-là, dans la rencontre, l’aide, l’enseignement des foules, bien plus encore que l’appel de certains pour être avec lui et lui apporter de l’aide, bien plus encore que toutes les actions menées depuis le début de l’alliance de Dieu avec son Peuple. Tout cela avait du sens, toutes ces tentatives multiples. Mais aujourd’hui une nouveauté doit être accueillie.
 
Une nouveauté dont il est le porteur, lui le Fils de Dieu fait homme, Jésus le Christ. Voilà peut-être ce qu’il échange avec Moïse et Elie, les deux grandes figures de ce qui devient à ce moment-là l’Ancien Testament. Une nouvelle page s’ouvre et la proposition de Pierre de s’appuyer sur l’Ancien est dépassée, il n’y a plus de sens à demeurer avec l’Ancien et sa reprise. Du nouveau doit surgir et le Père le signifie et le ratifie en se manifestant dans la nuée, en s’adressant à chacun « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Il remet tout au Fils, et il le fait dans la joie, lui-même attend l’action du Fils et il nous donne cette simple recommandation, celle de l’écouter ! Et, ensuite, Jésus, en sa simple humanité, s’adresse, en geste et en paroles, à ses disciples. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! ». Désormais c’est par l’humanité de cet homme que le Salut avance et sera porté à son achèvement.
 
Laissons-nous toucher par ce moment où tout est remis au Fils fait homme et qu’il l’assume. Et sachons aussi que, dans son enveloppe à lui, chacun de nous est appelé, lui aussi, là où il est, à offrir sa propre humanité pour le salut de l’humanité entière en la laissant être pleinement et à poursuivre alors sa route jusqu’à la fin, en toutes les vocations qui se présentent, juste là pour nous donner d’exprimer notre pure filiation. Chacun de nous, nous avons à avancer en notre nom propre comme enfant du Père, au-delà de nos identités acquises. A nous aussi de nous laisser transfigurer par notre identité filiale. Amen !
 
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
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