Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Luc 9, 7-9 « avec Hérode, prenons recul sur notre manière d’être »

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 28 Septembre 2023, 08:11am

Catégories : #Evangile_réflexion, #JLfabre, #Homélies, #Evangiles comm piste, #evangiles_piste_reflexion

Luc 9, 7-9 : 

En ce temps-là, Hérode, qui était au pouvoir en Galilée, entendit parler de tout ce qui se passait et il ne savait que penser. En effet, certains disaient que Jean le Baptiste était ressuscité d’entre les morts. D’autres disaient : « C’est le prophète Élie qui est apparu. » D’autres encore : « C’est un prophète d’autrefois qui est ressuscité. » Quant à Hérode, il disait : « Jean, je l’ai fait décapiter. Mais qui est cet homme dont j’entends dire de telles choses ? » Et il cherchait à le voir

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Merci à l'auteur de cette image

Dans l’évangile de Luc, se déploient, tout au long du récit, les actes de reconnaissance entre Jésus et les premiers disciples, « ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires et serviteurs de la Parole » dans le but d’aider le cheminement des disciples du deuxième temps, ceux qui n’ont pas connu le temps des commencements : ni celui de la vie avec Jésus ni celui de la primitive église. Cette offre implique donc une prise de recul personnelle du lecteur durant sa lecture. Dans son cheminement au long de l’évangile, il doit évoluer dans sa foi, la compréhension qu’il peut en avoir. Alors le passage de l’évangile, que nous venons d’entendre, peut être considéré comme cette pause réflexive nécessaire au lecteur, c’est à dire au disciple du deuxième temps pour avancer sur son chemin de vie et de foi. La finalité a déjà été exprimée au commencement de l’évangile : « afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as entendus ».

Alors qu’avons-nous ici à considérer pour comprendre ce à quoi est appelé le disciple du deuxième temps ? La posture d’un homme de pouvoir, Hérode. Il tente de déployer sa manière d’être dans une situation inattendue pour lui. Et, par cela, Hérode nous indique ce qui est nécessaire à ce déploiement parce que les choses n’aboutissent pas, à la différence de la confession de Pierre qui va suivre. Elles restent en plan et du coup manifestent encore plus ce qui est requis…

Un homme de pouvoir donc. Le pouvoir, c’est d’abord cette capacité d’agir, « je peux le faire » et le pouvoir peut aller jusqu’à la destruction de l’autre : « Jean, je l’ai fait décapiter’ »… Toutefois, avant l’action, elle-même, il y a la nécessité de la perception de la situation, suivie de la décision, portée par un raisonnement. Et là, il nous est dit qu’Hérode « ne savait que penser »… Pourquoi cela ? Parce qu’il y a le surgissement pour lui, Hérode, d’une nouveauté radicale avec ce Jésus et sa manière d’être. Un son autre, nouveau se fait entendre à l’oreille fine d’Hérode. « Certains disaient. D’autres disaient ». La nouveauté, à vrai dire, nous ne pouvons y répondre comme être humain que par l’implication de notre propre liberté intérieure qui accepte de se confronter à elle, à cet inconnu, puis de se risquer en se fiant à un autre pour avancer.

Dès lors, si nous comprenons Hérode et sa démarche en cours, peut-être bien qu’une nouvelle étape s‘offre à nous, celle de prendre conscience que nous demeurons nous aussi de véritables petits Hérode campant sur notre pouvoir et nos représentations, mais que nous sommes aussi appelés à décider pas seulement à partir de la situation extérieure et notre précompréhension dans une démarche purement logique selon nous mais par ce qui retentit en notre cœur comme appel. Alors, pour cela, il nous est bon, comme pour Hérode, de rencontrer plus avant Jésus : « il cherchait à le voir ». Mais nous, faisons-le vraiment. Amen.

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

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