Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,51-56.
Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem.
Il envoya, en avant de lui, des messagers ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue.
Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem.
Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? »
Mais Jésus, se retournant, les réprimanda.
Puis ils partirent pour un autre village.
La maison du Seigneur, c’est le ciel. Il sait qu’il va y être « enlevé », dit Luc au terme de ce long chapitre déterminant, tournant dans le passage du Christ parmi nous. Enlevé. Les hommes n’en veulent plus. Mais enlevé, ce n’est pas supprimé. Ils penseront le supprimer, et les disciples, nous, le croiront aussi ; mais on n’arrête pas Dieu. Jésus a envoyé les 12 ici et là, après la décapitation de Jean. Hérode semble percevoir la rumeur des mouvements de ce petit groupe et s’inquiète : « qui est ce Jésus ? » Les 12 revenus de mission sont remis en service par la venue d’une grande foule. « Donnez-leur vous-mêmes à manger ». Jésus les exerce à devenir ce qu’il porte, enfant du Père qui n’a pas de lieu où reposer la tête, hors le ciel qui se donne à lui. Puis en chemin il leur pose la question d’Hérode : « qui suis-je ? » Et tout bascule avec la confession de Pierre. Le message tombe : « le Fils de l’homme va être livré, rejeté, tué, et il ressuscitera le 3ème jour ». Vient la montée de la Transfiguration avec les 3 qu’il emmènera à Gethsémani. On va voir des disciples de plus en plus paumés. Nous aussi, avec eux, incapables de guérir l’enfant pris de crises d’épilepsie. Pierre, Jacques et Jean ont été invités à « écouter » le Fils bien-aimé. Les 12 sont invités une 2ème fois à l’écouter annoncer sa mort et sa résurrection. Conséquence : une inquiétude, qui est le plus grand ? C’est nous, pas ces gens qui ne sont pas de notre bande et qui guérissent en ton nom. Et encore, ici, pas ces Samaritains qui refusent de nous recevoir et qui méritent le feu. Non mais ! Étonnant, non, cette décision d’envoyer des messagers au-devant. Ils font leur expériment de pèlerinage. Dieu a besoin d’être reçu et jamais ne s’impose. Il demande seulement notre accueil, que nous soyons Samaritains, cathos ou non. La seule chose qu’il réprimande, c’est le rêve de toute-puissance et la suffisance. L’Homme-Dieu se livre, libre, déterminé, dans l’inconfort. Pour que je devienne fils, fille, de Dieu, avec Lui.