En fait je me suis arrêté sur un passage : « si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches et s’il se repent, pardonne-lui ». Une fois, sept fois, soixante-dix fois sept fois. Avec Dieu il n’y a pas de tribunal, d’avocats, de procès humains. Il y a seulement la parole et le pardon. Ton frère : déjà regarder l’autre comme un frère, une sœur, c’est une première conversion. Considérer comment le Seigneur me regarde : son enfant bien-aimé ! Pas sûr que ce soit mon premier réflexe. Un péché, contre le ciel et contre toi, c’est ce qui ne les fait pas exister, Dieu, et ton frère. Lui faire des reproches : peux-tu m’écouter, m’accueillir, comme je suis ? Trop difficile ça, je préfère le traîner au tribunal que prendre le risque de lui parler. S’il se repent … Je préfère ne pas envisager qu’il se repente, ça m’évite de le rencontrer, ça m’évite de le connaître, d’aller à lui, de l’aider à ouvrir son cœur. Sept fois, soixante-dix fois sept fois, est-il même dit ailleurs. Alors oui, « augmente en nous la foi ». La foi libère la parole, la foi ouvre le regard, elle espère l’enfant de Dieu dans le frère, la sœur quand dans un moment d’enfermement dans le péché, il, elle, n’est pas encore l’enfant de Dieu bien-aimé sur qui Dieu pose son regard. La foi est ce chemin hors des jugements ou des peurs. C’est le chemin de Dieu, le chemin du Christ. Elle recherche alors, comme Paul, des amis du bien aux qualités heureuses. Justes, saints – déjà plus difficile, ça ! –, ni buveurs ni avides – houla, ça se corse ! –, etc. Cela fait plein d’arbres que la foi ira planter dans la mer, des forêts sous-marines !
Père Olivier de Framond
