Nous avons depuis jeudi déployé une seule et unique célébration en trois temps.
Le temps de la pâque de sérénité de Jésus et ses disciples instituant ce que doit être l’église.
Le temps de la manifestation de la loi archaïque, qui semblait, une fois encore, l’emporter sur les envoyés de Dieu.
Mais, cette loi archaïque était prise chaque fois de vitesse, devancée, comme l’offrande devance le prendre, comme le remettre devance le perdre.
Vient enfin le temps de la manifestation que le tomber en poussière est également prise de vitesse par le ressusciter.
Ainsi, la sainteté de Dieu devance la loi archaïque, car elle est première.
Le passage est fait, et cette voie est manifestée. Elle est ouverte à ceux qui veulent se tourner vers la sainteté de Dieu, ceux qui désirent que la loi archaïque soit transfigurée en eux.
Nous pouvons percevoir cette loi archaïque en nos membres. Mais, si nous sommes tournés un tant soit peu vers la sainteté de Dieu, cette loi ne peut nous satisfaire, car dans le fond, déjà nous désirons celle qui la devance de toutes parts.
Paul avait exprimé à sa façon cette dualité qu’il portait en lui.
On nous montre l’étonnement de Jean quand il arrive au tombeau. Il se rend enfin compte de son retard sur la compréhension des choses.
Mais, son étonnement n’est que la partie visible de l’iceberg, car tous les disciples doivent prendre conscience de la sainteté de Dieu, de la sainteté de celui qu’ils ont si longuement côtoyé, mais ils ne se rendaient pas compte à quel point ils avaient du retard sur sa réalité.
Ils sont appelés à la sainteté, une sainteté qu’ils portent en eux, mais qui doit s’actualiser.
Mourir, c’est se perdre. Personne ne veut se perdre.
Jésus a vaincu la mort. Cette voie est désormais ouverte à tous ceux et toutes celles qui désirent avoir part avec lui. On peut donc mourir sans se perdre.
Ceux qui ont été saisis par la logique de loi qu’instaure le Christ lors de sa pâque vont même jusqu’à faire comme lui, entrer dans la logique de l’offrande qui devance le prendre, comme le geste à la manière de Maximilien Kolbe posé par le gendarme dans le sud de la France.
Père Roland Cazalis