Noël c’est la fête des guetteurs. C’est le jour béni des assoiffés d’une paix, d’une Bonne Nouvelle, d’un Salut, d’une « parole » pas comme les autres. C’est le fruit de l’exil éprouvé par les pauvres de Dieu. « Eclatez en cris de joie, vous, ruines de Jérusalem » ! Vous qui éprouvez exils, deuils, ruines, intranquillité, et qui guettez encore le jour où le ciel s’ouvrira, c’est NOËL, accueillez-le.
Noël, c’est la fête de la « porte étroite ». Dieu finit par trouver une porte, un passage, sur la terre des hommes. Il a patienté, il a éveillé des veilleurs, et il a trouvé : Marie, avec Joseph, des bergers, un sage, Syméon, une veuve, Anne, des guetteurs jusqu’au bout. Et il est venu. Il a même donné une compagnie de Jésus : un bœuf et un âne, paraît-il.
Le « Verbe », qui est la vie, restée auprès de Dieu au ciel, est descendu sur terre. Un Verbe, ça bouge, ça crée, ça se donne, ça s’échange, ça ne se voit pas car c’est la vie. Noël, c’est la naissance du Christ. Et par là, ce Dieu auprès de qui est le Verbe éternel, devient un Père. C’est la naissance pour nous d’un Père ! « Il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu ». Ça y est. En est-il pour accueillir ? pour s’émerveiller ? En serai-je ? Noël révèle la Trinité où demeure le Verbe qui trouve sa joie à se donner. Il vient à nous en prenant chair de notre chair.
Noël met les anges à leur place, comme le suggère la lettre aux Hébreux : prosternés devant Dieu. Et ils en sont tout heureux, comme ressuscités, fanfaronnant avec les bergers. Ils ont trouvé leur place : messagers de la bonne nouvelle de Dieu à ses enfants de la terre. C’est un peu contagieux car les bergers se font messagers en allant adorer l’enfant de la crèche. Mais l’enfant les fait devenir enfants de Dieu. « Dieu sera pour moi un père, et lui sera pour moi un fils ». Il n’y a plus qu’à adorer.
Père Olivier de Framond
Is 52, 7-10 ; Ps 97 (98), 1, 2-3ab, 3cd-4, 5-6 ; He 1, 1-6 ; Jn 1, 1-18