Des enfants qui aiment voir des cygnes, je comprends, mais une génération qui cherche un signe, qu’est-ce ? « Cette génération », laquelle ? Elle cherche « un signe », mais encore ? … Jonas a fait des centaines de kilomètres à pied pour dire quelques mots à un monde qu’il espérait voir disparaître : « 40 jours et Ninive sera détruite ! » Lui-même ne verra pas ce signe mais un autre : Dieu qui renonce à la châtier, car ils se sont détournés du mal tous ensemble. Le signe cherché n’est pas celui que je veux voir mais celui que Dieu inspire chez qui reçoit sa Parole. Cette génération, c’est ce peuple qui espérait voir la mort de l’impie et qui ne voit pas qu’il se convertit au passage d’un autre « Jonas ». Une autre conversion, peut-être plus difficile, est d’apprendre à reconnaître les pas de Dieu sur notre terre et d’accueillir avec joie ce qu’ils opèrent chez les uns et les autres que je ne vois que comme des ennemis qui ne sont pas de notre bande. Est-ce que je reconnais tes passages, Jésus, autour de moi ? La reine de Saba et les habitants de Ninive me le diront, tous ces païens que j’enfermais dans un espoir mental d’extermination. Dieu, quand tu passais, les tiens, « cette génération », ton peuple élu, ne t’ont pas reconnu. Tu éprouvais déjà que tu les dérangeais, eux qui sont censés te servir. Ils voyaient des ennemis là où tu accueillais une terre qui respirait ton haleine de vie et se tournait vers elle. Seigneur, enseigne-nous tes chemins, ton regard, ton haleine de vie, que nous ne les arrêtions pas… Qui sait, peut-être même des Occidentaux sont aimables, se diront des Russes, et réciproquement ?
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Jon 3, 1-10 ; Ps (50 (51), 3-4, 12-13, 18-19) ; Lc 11, 29-32