Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Jn 17, 20-26 « recevoir notre véritable orient, celui de l’amour entre tous… »

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 25 Mai 2023, 06:35am

Catégories : #Homélies, #Evangile_réflexion

Jn 17, 20-26 

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »

Merci à l'auteur de cette image

Aujourd’hui, la prière que Jésus a formulée juste avant sa passion, à la fin de la Cène, est en voie d’être exhaussée. Elle est concrètement en cours de réalisation. « Ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi », c’est notamment nous, ici réunis. Son extension vers toute l’humanité se poursuit. La demande de la prière consiste en ceci : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ». Une unité riche, complexe, est demandée. Alors nous pouvons nous demander : dans quelle perspective, pour quelles raisons…

Une raison extérieure surgit en premier que le monde croit à l’envoi du Fils par la perception de l’unité de ceux qui croient en lui. Le monde est, par définition, le lieu de divisions incessantes, et il ne se tient jamais dans une unité pacifique. Dès lors, une entité vivant dans l’unité, dans la paix, fait forcément appel, exprime une aspiration universelle, encourage à croire, à faire confiance à ce qui cause cette unité ou à celui qui cause cette unité. Et des signes de cette unité dans la différence existent au Châtelard même. Weekend de fiancés après weekend de fiancés, le Dialogue contemplatif vécu le samedi soir par des couples très divers est un bon exemple où chacun s’éprouve miraculeusement nourri de la prière de l’autre. Et ils disent ensuite : « c’est cool ». Cela ne cesse d’interpeller, de réjouir et d’attirer les groupes de fiancés vers la promesse qui leur est annoncée… oui la diversité peut se vivre dans l’unité, la paix, la complémentarité.

Mais l’Unité demandée par Jésus et en cours de réalisation actuellement ne consiste pas seulement qu’à être comme le vecteur au service de la propagation de la foi.

Il y a une raison intérieure, plus intime. En reprenant « afin que le monde sache que tu m’as envoyé » pour la deuxième fois, Jésus rajoute : « et que tu les as aimés comme tu m’as aimé ». Une raison interne aux relations entre le Père le Fils et tous ceux qui croient en eux met en avant l’unité des croyants comme ce qui manifeste l’amour, cet amour entre le Père et le Fils, cet amour qui déborde sur les croyants.

A travers l’expression de ces deux raisons l’attraction du monde, la manifestation de l’amour entre le Père, le Fils et les croyants nous réalisons que l’enjeu véritable est celui d’un amour universel, la venue du Royaume. Le temps ordinaire peut s’ouvrir à nous pour avancer au grès des événements vers cette promesse pour tous, promesse qui a été réactivée pour nous durant ce temps pascal.

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

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