Si là tu te souviens
que ton frère a quelque chose contre toi
Nous retrouvons le sens de « accomplir la Loi et les Prophètes ». Matthieu le développe d’une manière qui peut faire peur, avec tout ce lot de jugement, de tribunal, de géhenne de feu ! On va tous passer à la poêle à frire ! C’est sans doute une manière pour éveiller une oreille endormie, l’oreille du cœur, qui s’habitue très vite aux égoïsmes, aux querelles de clochers, aux insultes et autres indifférences qui peuvent dessécher la vie. Nous n’avons pas à attendre le pire, un meurtre, pour réagir. Dieu lui-même nous lance un appel criant : « prends soin de la relation à l’autre, à Dieu, à la Création, au jour le jour, dans la vie ordinaire » ! Sinon pulluleront les procès comme on le voit aujourd’hui. En gros, avant toutes choses, ce serait bien d’apprendre à se parler.
« Si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi » : ne laisse pas une relation s’envenimer, un non-dit perdurer. Seigneur, là tu me demandes trop ? Je ne sais pas aller me réconcilier avec mes frères, tu le sais ! « Crois seulement », dira Jésus à Jaïre. Le Christ y va directement, la seule conversion à laquelle il appelle, c’est de « croire à l’impossible ». Tu es infirme, grabataire ou englué depuis 38 ans ? Eh bien lève-toi, prends ton brancard et marche ! Et l’infirme marchait, finie la vie à la piscine de Béthesda ! Que je ne sois pas sourd à ton appel à me réconcilier avec mon prochain, comme avec moi-même, mais que l’oreille de mon cœur se fasse attentive au cri de ta prière !
Olivier de Framond, compagnon jésuite
1 R 18, , 41-46 ; Ps 64 (65), 10abcd, 10e-11, 12-13 ; Mt 5, 20-26