Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : ‘Il leur a donné à manger le pain venu du ciel.’ »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel.
Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »
Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »
Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
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« Quel signe, Quelle œuvre » Le temps pascal apporte une lumière qui nous donne d’entendre autrement des passages des évangiles qui ont été eux aussi écrits dans cette lumière, avec le chatoiement des événements qui se révèlent porteurs d’une signification annonciatrice avant la pleine réalisation de la manifestation du Seigneur au travers de sa mort et de sa résurrection. Il en est bien ainsi pour le signe et l’œuvre que propose Jésus à ses contradicteurs. Les juifs donnent justement l’enjeu pour pouvoir croire. Il faut un signe qui se donne à tous et dans une durée, pas comme la manne qui était pour certains et pour un temps seulement… Le signe sera celui d’un homme qui traverse la mort… et qui se donne, son don pourra s’étendre à toute l’humanité…
« Le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ce don vient du ciel, de Dieu lui-même, en toute vérité, et il est animé d’une volonté propre qui se manifeste par le don qu’il fait de lui-même en son humanité, un don qui se donne à tous les hommes, qui se donne au monde… Ciel et terre, Dieu et l’homme sont ainsi unis, le signe posé par l’homme est aussi l’œuvre de Dieu… Et, pour cela, ce don doit pouvoir se poursuivre au-delà de la vie de cet homme. Il se fera par sa mort et sa résurrection, par la constitution du corps ecclésial, qui en découle, corps ecclésial porté par la volonté et le don des croyants en réponse au don donné et reçu. Telle est la première condition, celle du côté de Dieu… qui donne à chacun de pouvoir être rejoint, appelé…
« Celui qui vient à moi » La deuxième condition de possibilité qui est mobilisé est du côté de l’homme, des hommes, offerte à leurs libertés. A chacun de nous, depuis l’événement de la mort et de la résurrection du Seigneur, est offert par son corps qui est l’Eglise, d’être sollicité par ce signe, qui vient à lui, signe divin et signe humain, signe à reconnaître et auquel je puis répondre par la foi, foi qui me donne d’entrer dans ce nouveau monde, et de pouvoir contribuer à l’œuvre de Dieu… Mes pas selon la foi me donnent d’éprouver la réalité qui se donne à la mesure même du don que je fais de moi-même… Alors, pour le croyant, plus de faim, plus de soif, mais une présence qui se révèle en toute douceur, un temps qui devient attente du jour éternel… et don de soi-même pour donner à cette fin d’advenir. Maranatha Seigneur Jésus !
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite