Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Jeudi Saint - Jn 13, 1-15 : Jésus exerce sa royauté de manière prophétique pour faire de chacun de nous un prêtre à son exemple

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 28 Mars 2024, 14:45pm

Catégories : #Homélies, #JLfabre, #Evangile_réflexion, #évangile commentaire, #Semaine Sainte & Triduum Pascal

Jn 13, 1-15 
Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.
Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. »
Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »
 
Merci à l'auteur de cette image
Derniers moments avant que la Passion ne commence vraiment. Le Seigneur peut encore s’exprimer, se manifester parmi des personnes qui le connaissent. Il agit comme un roi en continuant d’imprimer sa marque sur ceux qu’il entraine, conduit, dirige. Au terme, il dira d’ailleurs : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ». Il continuera bien à se déclarer au terme comme « le Seigneur et le Maître ».
 
Mais pour ce faire, Jésus « se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture ». Il agit comme un serviteur, se niant lui-même. Ce geste posé là est une manière d’appeler la liberté de ses disciples, comme le manifeste Pierre qui s’étonne de se voir ainsi servi. Cela est bien à titre d’exemple : « afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous », mais orienté vers quel but alors ?
 
De fait, à partir de sa posture royale qu’il quitte et retrouve, Jésus pose un geste prophétique en suscitant la liberté de ses disciples. Il leur donne de pouvoir rejoindre librement en eux le lieu identique à celui qui lui donne à lui Jésus de pouvoir « aimer les siens qui sont dans le monde, de les aimer jusqu’au bout ».
 
Mais où donc doit conduire ce geste prophétique posé pour chacun des disciples, vers quelle partie de son être ? C’est là, où surgit la dimension sacerdotale, là où chacun se reçoit du Père, laisse surgir le plus profond de sa liberté. Là où chacun se recevant du Père peut recevoir l’autre comme son frère, sa sœur.
 
Ainsi s’ébauche cette nouvelle sociabilité que Jésus vient établir sur terre dans une mémoire collective. Elle donnera à chacun au cours des siècles de pouvoir rester fidèle à l’intention du Maître. Pour cela, certains parmi les disciples pourront exercer, à partir de leur dimension sacerdotale, royale, prophétique, à la suite de Jésus, la fonction sacerdotale ministérielle, comme pur service dédié aux fonctions sacerdotale, prophétique et royale de chacun des autres baptisés.
 
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
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