Illustration: Saint Luc par Le Greco (1541-1614).
18 octobre: fête de saint Luc, évangéliste du regard de Jésus
Bonne fête aux Luc et à celles et ceux portant un prénom dérivé !
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" Un professeur d'Écritures saintes qui a beaucoup lu l'Évangile de saint Luc considère qu'il est l'Évangile du regard de Jésus par excellence. L'auteur de ce texte était médecin, mais en réussissant à rendre son évangile vivant et captivant, il s'est révélé un remarquable écrivain. Comment y est-il parvenu? D'abord en visualisant les scènes qu'il rapporte avec une abondance de descriptions et de détails: ne dit-on pas que Luc était également peintre et auteur présumé d'une icône de la Vierge qui est toujours vénérée à Bologne?
Ensuite en accentuant son évocation sur les attitudes des personnages en particulier celle de Jésus. Pour ce faire, relève le professeur, le texte lucanien emploie beaucoup de verbes et d'expressions se rapportant au regard de Jésus. Ce procédé stylistique contribue à vivifier et à actualiser ce reportage qui a été écrit bien des années après que les événements relatés ont eu lieu.
L'exégète, approfondissant sa recherche, distingue quatre formes du regard de Jésus valorisées par Luc dans son évangile;
1. Son regard électif sur ses disciples: " Après cela, Jésus sortit et remarqua un publicain du nom de Lévi assis au bureau des impôts. Il lui dit: "Suis-moi"" (Lc 5, 27).
2. Son regard compatissant sur les mal-portants: par exemple l'épisode, parmi de nombreux autres, relatant la résurrection du fils d'une veuve à Naïm (Lc 7, 11-17).
3. Son regard circulaire sur ses adversaires: face aux scribes, aux pharisiens ou à ses juges, Jésus ne fixe jamais quelqu'un de précis. Luc montre par-là que le Christ réprouve globalement, et non individuellement...
4. Son regard spirituel qui oriente vers la foi et conduit vers son Père. La scène à cet égard la plus parlante est celle qui suit le reniement de Pierre: " Le Seigneur se retourna, posa son regard sur Pierre. Alors Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite" (Lc 23, 61). Commentant ce verset, le théologien Bruno Chenu explique ainsi le regard de Jésus: " Regard, non de reproche, mais de réfection, non de réprimande, mais de rémission... Il s'agit d'un regard qui voit l'être, non pas indépendamment de la faute, mais au-delà d'elle, et qui de ce fait, nous donne un avenir là où tout paraissait clos. Le regard de Jésus redonne Pierre à lui-même." "
Extrait de Michel Cool, "Retrouver l'enthousiasme", Editions Salvator, 2021.
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