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Nous sommes à environ six mois de la célébration du passage du Seigneur, cette pâque dont nous ne cessons de vivre chaque jour, percevant sans cesse l’action du Ressuscité dans le quotidien de nos vies. Et, en cette fête de la Croix Glorieuse, il nous est donné de laisser notre intelligence être touchée par le mystère pascal. L’intelligence, c’est cette capacité en nous les êtres humains de reconnaître et même d’établir des liens entre les choses, et de nous introduire ainsi dans les causalités qui régissent le monde et son déploiement…
L’échange avec Nicodème, au tout début de l’Evangile selon saint Jean, est l’occasion pour Jésus d’exposer d’une manière intime et amicale les diverses conditions du salut, les conditions humaines, christiques et divines.
Et tout d’abord le fait paradoxal que le salut, c’est-à-dire la montée au ciel, la relation intime avec le mystère de Dieu ne peut être directement de notre fait, aucun effort par nous-même ne nous permet d’y accéder. Seul celui qui est descendu du ciel, de Dieu, peut aller librement à Lui, retourner à Lui… « Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme ». Dès lors, un chemin nouveau pour nous et notre humanité ne peut surgir seulement qu’à partir de lui, le Christ.
Il s’agira ainsi pour nous en ce chemin de laisser notre cœur se transformer par la contemplation de ce que Jésus déploie en son humanité : la manifestation de l’amour en donnant sa vie, en la donnant jusqu’au bout. Jésus Christ s’offrira de ce fait pour que nous puissions croire à cet amour et pour que nous, comme tout homme qui croit, nous ayons alors la vie éternelle car seul l’amour manifesté et qui demeure, peut être digne de foi !
Et cela sera aussi, plus profondément, la manifestation de l’amour de Celui qui a envoyé le Fils, qui envoie le Fils, qui envoie en Lui ses frères et ses sœurs vers tous les hommes et toutes les femmes, la manifestation du Père.
Nous percevons cette logique, nous la comprenons même. Qu’il soit donné à chacun de nous d’en vivre. Continuons notre célébration ! Laissons-nous porter par la liturgie de l’Eglise. Amen !
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite