Le mauvais vin qui coule sur les lèvres, le menton, le cou, l’odeur de la myrrhe, le bruit des marteaux, les injures, les cris violents, les insultes qui se répondent, s’enchainent, les moqueries, les personnes assises qui attendent, la douleur, le sang qui coule, la respiration qui se fait de plus en plus difficile, la soif qui s’impose, les forces qui s’en vont, qui quittent le corps... l’épuisement.
« Notre corps est une fleur qui s’épanouit quelque peu puis se flétrit. » Sagesse aztèque
« Fais du bien à ton corps pour que ton âme ait envie d'y rester. » Proverbe
indien
9 Et ils amènent Jésus à l'endroit appelé Golgotha, c'est-à-dire : Lieu-du-Crâne, ou Calvaire. Ils lui offraient du vin
aromatisé de myrrhe ; mais il n'en prit pas. Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir la part de chacun. Il était neuf heures lorsqu'on
le crucifia. L'inscription indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots : « Le roi des Juifs ». Avec lui on crucifie deux bandits, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche. Les
passants l'injuriaient en hochant la tête : « Hé ! toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, descends de la croix ! » De même, les chefs des prêtres se moquaient
de lui avec les scribes, en disant entre eux : « Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Que le Messie, le roi d'Israël, descende maintenant de la croix ; alors nous
verrons et nous croirons. » Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l'insultaient. Quand arriva l'heure de midi, il y eut des ténèbres sur toute la terre jusque vers trois heures. Et à trois
heures, Jésus cria d'une voix forte : « Éloï, Éloï, lama sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Quelques-uns de ceux qui étaient là disaient en
l'entendant : « Voilà qu'il appelle le prophète Élie ! » L'un d'eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d'un roseau, et il lui donnait à boire, en disant : «
Attendez ! Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là ! »(Mc 15, 22-36)
Le grand cri, puis un grand silence, les gens ne sont plus là, seuls les soldats, les proches qui s’approchent maintenant, le jour qui baisse, le linceul avec sa sensation de tissu neuf, les plis du tissu, la rudesse de la pierre, la voute, la fraicheur de la tombe, le bruit de la pierre qui roule, le silence, les bruits de pas qui s’éloignent... le jour se termine.
« N’importe qui sait proférer des paroles menteuses ; les mensonges du corps exigent une autre science. » François Mauriac Thérèse Desqueyroux
« La vie est une tragédie Prends-la à bras le corps. » Mère Teresa
10 Mais Jésus, poussant un grand cri, expira. Le rideau du Temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas. Le centurion qui
était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, s'écria : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu ! » Il y avait aussi des femmes, qui regardaient de loin, et parmi elles :
Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques le petit et de José, et Salomé, qui suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée, et encore beaucoup d'autres, qui étaient montées avec lui à
Jérusalem. Déjà le soir était venu ; or, comme c'était la veille du sabbat, le jour où il faut tout préparer, Joseph d'Arimathie intervint. C'était un homme influent, membre du
Conseil, et il attendait lui aussi le royaume de Dieu. Il eut le courage d'aller chez Pilate pour demander le corps de Jésus. Pilate, s'étonnant qu'il soit déjà mort, fit appeler le centurion,
pour savoir depuis combien de temps Jésus était mort. Sur le rapport du centurion, il permit à Joseph de prendre le corps. Joseph acheta donc un linceul, il descendit Jésus de la croix,
l'enveloppa dans le linceul et le déposa dans un sépulcre qui était creusé dans le roc. Puis il roula une pierre contre l'entrée du tombeau. Or, Marie Madeleine et Marie, mère de José,
regardaient l'endroit où on l'avait mis.(Mc 15, 37-47) Extrait de la Traduction Liturgique
de la Bible - © AELF, Paris
« Le coeur donne la direction ; le cerveau la solution et le corps la
concrétisation. » Luis Fernandez
« Toute l'histoire repose, en dernière instance, sur le corps humain. » Roland Barthes Michelet par
lui-même
Père Jean-Luc