Notre enfant, pré-adolescent fasciné par les supers-héros invulnérables, vient de voir avec moi Thor au cinéma. Nième navet de
la série des Marvel, me disais-je, mais que j’allais voir de bonne grâce en souvenir de la fascination qu’ils exerçaient sur moi au même âge.
Ce genre de film suscite chez notre fils des discussions souvent profondes au sujet de la vulnérabilité et de la force, de l’héroïsme et de la démission, etc.
Mais voilà que le film permit, durant le retour en voiture, d’expliquer des choses pourtant impénétrables à nombre d’entre nous, sans un petit coup de pouce pédagogique parfois providentiel…
Dis Papa, c’est possible d’être fort comme Thor ? Il est trop fort avec son marteau !
– Oui, il fait des choses extraordinaires. Mais qu’est-ce que tu entends par ‘fort’ ?
– Ben, quand il ouvre le ciel avec son marteau et qu’il maîtrise le feu, c’est génial ! Et puis il a vaincu tous les méchants…
– Oui. Et, selon toi, quelle est la chose la plus extraordinaire qu’il ait faite dans le film ? »
L’enfant comprit que c’était une de mes questions qui emmènent ailleurs. Il réfléchit…
« C’est au moment où il avait perdu tous ses pouvoirs et qu’il s’est malgré tout interposé pour sauver ses amis terriens.
– Quel risque a-t-il pris ?
– De … mourir…
– Et alors ?
– Il est mort.
– Et après ?
– Ben, il est ressuscité par son père et il récupère ses pouvoirs et son marteau !
– Cela ne te rappelle rien ?
– Ben si, évidemment, Jésus !
– Pas mal ! Et maintenant, quelles différences vois-tu entre Jésus et Thor ? »
Il réfléchit puis répondit :
« Thor a perdu ses pouvoirs et a été exilé sur Terre parce qu’il a désobéi à son père, c’était une punition.
– Oui. Et Jésus ?
– Ben lui, je ne comprends pas, il pouvait encore avoir tous ses pouvoirs, et pourtant il n’a rien fait et il est mort.
– A quel moment Thor a-t-il été le plus grand ?
– Ben je te l’ai dit, quand il a risqué sa vie pour ses amis.
– Et pourquoi Jésus, au lieu d’exercer ses pouvoirs, a-t-il été jusqu’à mourir pour ses amis et ses ennemis, et a-t-il pris la place d’un de ces innombrables écorchés vifs ?
L’enfant s’abîma en une grave réflexion…
« Parce qu’il les aimait ».
V†G
Illustration : le prophète Elie, par José de Ribera (1638). Elie, prophète intransigeant de la
Puissance, qui fait descendre le feu sur l’autel du faux dieu Baal (1R 18,24 ) et la sécheresse sur le pays (1R 17,1-7) – ou la pluie (1R 18,41-46) –, qui ressuscite les morts (1R 17,17-24, fait
l’expérience de la faiblesse, du découragement et de la vulnérabilité au désert (1R 19), pour y découvrir ensuite, sur l’Horeb (montagne de Dieu), une manifestation de Dieu dans « une
voix, un silence subtil » (Trad. de la Bible par A. Chouraqui – DDB 2003)
à suivre (dimanche 28/08/2011)