Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Lc 12, 32-48 19e dimanche du temps ordinaire, année C

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 6 Août 2016, 15:17pm

Catégories : #2016 evangile piste de reflexion

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 12,32-48.
Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume.
Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne détruit pas.
Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur.
Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées.
Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte.
Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir.
S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils !
Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »
Pierre dit alors : « Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, ou bien pour tous ? »
Le Seigneur répondit : « Que dire de l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de son personnel pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ?
Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
Vraiment, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens.
Mais si le serviteur se dit en lui-même : “Mon maître tarde à venir”, et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s’enivrer,
alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera et lui fera partager le sort destin fidèles.
Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups.
Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, celui-là n’en recevra qu’un petit nombre. À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage.
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Jésus appelle par trois fois ses disciples à faire preuve de disponibilité… en se libérant du souci d’avoir du bien à gérer, en creusant une attitude authentique de service envers l’autre, en usant droitement de son pouvoir envers les autres… Peut-être est-il plus avisé d’essayer de comprendre ce que cela veut dire, ce que cela peut signifier avant que de vouloir le mettre, tout de go, en pratique… Que cherche donc Jésus dans sa demande ? Quelle attitude de vie profonde veut-il réveiller en nous ?

A vrai dire, aujourd’hui, dans cet évangile, Jésus nous appelle à aimer davantage, non plus seulement par rapport à nous-mêmes, ou par rapport à ce qui nous semble juste et bon, mais par rapport à lui, par rapport à l’autre… Cet approfondissement de l’amour demande que nous nous perdions comme centre de notre initiative, que nous nous décentrions de nous-mêmes. Cette perte devient ainsi une croissance. En effet, si nous considérons que nous sommes là pour recevoir l’expression de la volonté de l’autre plus que pour répondre à ses attentes présupposées, nous y gagnons le bonheur extrême de pouvoir écouter un « autre », l’entendre se révéler, se faire connaître, entrer en dialogue avec lui, et découvrir en nous de nouveaux aspects de notre être en relation et faire grandir l’amour encore plus en nous, entre nous… Le serviteur qui attend le retour de son maître doit l’attendre pour savoir ce qu’il veut et non pas faire autre chose pendant ce temps de l’attente, et même si c’est pour son maître…

Jésus nous invite à ce que notre capacité d’action soit au service de l’expression de l’autre et non à faire quelque chose pour l’autre, à la place de l’autre. Il désire que nous ne cherchions plus à faire pour l’autre mais à entrer en relation avec l’autre. Nous ne sommes pas loin de la rencontre de Jésus avec Marthe et Marie, d’il y a quelques dimanches… Comment le faire ? Comment vivre cette évolution, cette croissance ? Tout d’abord, en la désirant et en la demandant au Seigneur comme une grâce au réveil, et tout au long de notre journée, d’être aussi dans cette attitude profonde et simple d’écoute, en prenant ainsi le temps après avoir vécu ma journée de la revivre, de la goûter intérieurement, d’y entendre alors les attentes qui m’ont été adressées aussi par le Seigneur que par les autres… Il ne nous est pas demandé de répondre tout de suite mais surtout d’être dans une attitude de vigilance, de nous laisser conduire par l’autre vers l’amour.

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite 
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