Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Mt 4, 12-23 Pas sans les autres, avec celui qui me précède, avec celui qui me suit

Publié par père Jean-Luc Fabre sur 20 Janvier 2017, 11:40am

Catégories : #2011 Evangile piste de réflexion

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Photo : Paul Bao Dinh / Israël  Merci

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 4,12-23.

Quand Jésus apprit l'arrestation de Jean Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord du lac, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe : Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée, toi le carrefour des païens : le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays de l'ombre et de la mort, une lumière s'est levée. A partir de ce moment, Jésus se mit à proclamer : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. » Comme il marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac : c'étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. Plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans leur barque avec leur père, en train de préparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent. Jésus, parcourant toute la Galilée, enseignait dans leurs synagogues, proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.

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« Quand Jésus apprit l'arrestation de Jean Baptiste, il se retira en Galilée ». Jésus est l’unique, il l’est vraiment et, par cela, il nous donne de mieux nous connaître comme humain, de mieux cerner notre propre cheminement de vie, de mieux repérer ce qui peut nous aider à devenir humain. La manière dont Jésus avance dans sa vie, telle qu’attestée dans l’Evangile, peut guider notre propre manière. Aujourd’hui, Jésus se retrouve de nouveau à un tournant de sa vie, avec l’arrestation de Jean-Baptiste. La figure de Jean-Baptiste disparaissant, Jésus se trouve comme à devoir occuper sa place et, par cela, il développe son propre style, sa propre manière. Il nous dit aussi que mettre les pas dans celui de notre prédécesseur est aussi un moyen de marcher sur son propre chemin…

A partir de ce moment, Jésus se mit à proclamer : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. » Voilà ce qui naît en lui comme parole, dans ce nouveau contexte. C’est une parole tournée vers les autres : « convertissez-vous » dans une urgence qui s’impose à tous, aussi bien aux autres qu’à lui : la venue du Royaume des Cieux… Jésus marche sur son chemin avec la conviction que ce chemin est en lien avec ceux des autres, et celui de l’humanité entière. Il ne se situe pas dans une aventure individualiste, centrée sur son seul devenir, mais dans la perspective que son chemin propre est en lien profond avec ceux de tous les autres. Sa parole est fraternelle. Dès lors, la parole d’appel peut surgir dans le même mouvement… puisqu’il a lui-même pris sa place, reçue de son prédécesseur…

Jésus leur dit : « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. » Jésus est l’unique parce qu’il est parfaitement un parmi les autres, recevant pleinement sa place aussi bien de celui qui le précède, que de celui qui le suit… Il marche ainsi sur la terre des vivants, pleinement en accord avec Celui qui a dit en parlant de lui : « j’ai mis en lui tout mon amour ».

A nous aussi de reconnaître celui qui nous précède, celui qui nous suit. Trouvons, chacun, notre place, devenons selon le cœur du Père qui nous envoie comme frères vers ses enfants… Envoyer selon Dieu demande d’être précédé.

Pour aller plus loin dans sa propre compréhension…

" L'identité est donc un système dynamique (et non pas une structure stabilisée) de sentiments axiologiques et de représentations par lesquels l'acteur social, individuel ou collectif, oriente ses conduites, organise ses projets, construit son histoire, cherche à résoudre des contradictions et de dépasser les conflits, en fonction de déterminations diverses liées à ses conditions de vie, aux rapports de pouvoir dans lesquels il se trouve impliqué, en relations constantes avec d'autres acteurs sociaux sans lesquels il ne peut , ni se définir, ni se (re)connaître ". (Pierre TAP - Toulouse 1986). Cette définition et les deux caractéristiques précédentes donnent lieu à deux concepts qui sont deux processus à la fois inverses et complémentaires : l'identisation et l'identification. - L'identisation est le processus de différenciation par lequel le sujet individualise, se spécifie, se différencie, devient unique et original par ses conduites d'autonomisation au prix de confrontations, voire d'oppositions. - L'identification est le processus de confrontation par lequel l'individu s'intègre en répondant aux exigences sociales d'un ensemble plus vaste sous l'incitation d'un autrui privilégié ou d'un groupe de référence. 

père Jean-Luc Fabre

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