Du 26 au 31 août 2012 aura lieu à Stockholm la Semaine mondiale de l'eau
Le 22 août 2012, la Météo France décrète la fin de la canicule. Aujourd’hui, vendredi 24 août 2012, une baisse température matinale est marquée dans la région toulousaine. Quand il fait chaud, il faut penser à boire régulièrement : ce message est passé souvent à la radio et à la télévision pendant le temps de forte chaleur. L’eau, source de la vie.
Du 26 au 31 août 2012 aura lieu à Stockholm la Semaine mondiale de l'eau. Ses réflexions porteront cette année sur le thème : « L'eau et la sécurité alimentaire ». Aujourd'hui encore, près de 900 millions de personnes ne bénéficient pas d'un accès de base aux 20 litres quotidiens nécessaires pour vivre. Comment ne pas mettre en rapport cette semaine de sensibilisation avec le très riche enseignement des religions sur le sujet ? […] Dans la Bible, Dieu promet l'eau en abondance. Hélas, elle est trop souvent encore source de discorde entre les peuples. De son côté, le Nouveau Testament assimile l'eau à l'Esprit Saint, puissance vivifiante du Dieu créateur (Jn 7, 39).
«Dieu, c'est toi mon Dieu! Dès l'aube je te désire; mon âme a soif de toi; ma chair languit après toi, dans une terre desséchée, épuisée, sans eau.» (Psaume 63,1-2)
Nous utilisons souvent la soif comme image d'un désir spirituel, mais combien d'entre nous ont déjà eu vraiment soif ? Combien ont dû porter la précieuse eau sur plusieurs kilomètres, en veillant à ne pas en renverser une goutte? Peut-être vous. Il existe aujourd'hui dans le monde un grand fossé entre, d'une part, celles et ceux qui ne se rendent plus compte de l'importance de l'eau quand ils ouvrent le robinet ou tirent la chasse d'eau et, d'autre part, celles et ceux pour qui l'approvisionnement en eau est limité et incertain.
La Bible a été écrite dans un contexte de «stress hydrique». Dans «Scripture, Culture and Agriculture», Ellen Davis rappelle que le peuple d'Israël vivait essentiellement dans des contrées reculées de collines où l'eau était rare, obligeant les fermiers à l'utiliser consciencieusement. Le psaume 63, qui, selon la tradition, a été écrit par le roi David dans le désert de Judée, reflète cet état de fait. À l'inverse, les empires voisins de Babylone et d'Égypte étaient traversés par d'immenses rivières et l'eau y était souvent gaspillée et utilisée de façon extravagante; il suffit de penser aux Jardins suspendus. Dans le cas de Babylone, ces pratiques ont appauvri les aquifères, entraînant, en conjonction avec d'autres facteurs, la chute de l'empire.
Aujourd'hui, l'humanité utilise 54% de l'ensemble de l'eau douce disponible (rivières, lacs et aquifères) et on s'attend à ce que la population mondiale compte trois milliards d'individus supplémentaires d'ici à 2050. D'aucuns prédisent qu'au xxie siècle des guerres porteront sur l'accès à l'eau. Cette apocalypse hydrique compte au moins quatre cavaliers:[1]
L'urbanisation: les grandes concentrations de population font qu'il est impossible de répondre à l'ensemble de la demande en eau
L'agriculture intensive: elle exige de grandes quantités de produits chimiques et d'eau
La production industrielle: d'énormes quantités d'eau sont utilisées pour produire des boissons gazeuses et des biens de consommation[2]
Les changements climatiques: ils entraînent des pluies, des sécheresses et des inondations impossibles à prévoir. Les rendements de l'agriculture dépendant des précipitations pourraient chuter de 50% d'ici à 2020.[3]
Pour la plupart de ces problématiques, c'est le gaspillage qui est en cause. Non seulement nous gaspillons l'eau directement – 95% de l'eau potable entrant dans les foyers des États-Unis repart dans les canalisations [4]– mais nos styles de vie demandent des quantités excessives de nourriture et de produits qui gaspillent l'eau lors de la production et lorsque nous finissons par nous en débarrasser. Même dans les pays «riches en eau», nous importons des produits qui poussent les pays pauvres en eau à la famine et notre gaspillage est tel qu'il peut priver des populations de leurs moyens de subsistance et dévaster la faune et la flore locales.
Il pourrait falloir 50% d'eau en plus pour nourrir tout le monde en 2050. Cependant, il suffirait de diminuer de 50% le gaspillage alimentaire – notamment les pertes après récolte, les pertes dues au transport et à la manipulation et les pertes dans les foyers – pour réduire de façon radicale ou même annuler le besoin en eau supplémentaire pour produire davantage de nourriture.
On pourrait croire que nous ne pouvons pas y faire grand chose mais en fait, en tant que consommateurs et électeurs, nous le pouvons. Et c'est même notre devoir, car nous voyons l'eau comme un don précieux de Dieu et non pas comme un droit du consommateur. En consultant ce lien, vous trouverez des idées adaptées à chacun pour agir.
Réapprenons aussi à apprécier le don de Dieu qu'est l'eau. […]
Réflexion par Dave Bookless
Dave Bookless est prêtre anglican et conseiller théologique auprès de A Rocha (www.arocha.org) – une organisation internationale chrétienne de conservation travaillant sur six continents. Il est également l'auteur de Planetwise et God Doesn't do Waste.
http://www.oikoumene.org/fr/activities/roe/ressources-et-liens/sept-semaines-pour-leau/week-4/reflection.html
photo http://images.toocharger.com/fiches/graphique/goutte-d-eau-1/73461.htm
L'eau ne cesse de couler, qu'elle coule pour tous