Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Jn 15, 1-8 Discours de la Cène : la vigne et les sarments

Publié par père Jean-Luc Fabre sur 26 Avril 2016, 21:42pm

Catégories : #2013 Evangile piste de réflexion

Mercredi (5e semaine de Pâques)

Un ensemble organique en croissance…

Sachons être nous-mêmes avec Lui, là où nous sommes !

Jean 15, 1-8 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron.
Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage.
Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous.
Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »

 

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« Qui donne du fruit » Nous sommes dans le temps pascal. Nous découvrons, nous explorons, peu à peu, la nouvelle vie dans laquelle nous sommes introduits, plongés depuis la vigile pascale, celle de la vie en Christ Ressuscité. Cette vie que nous recevons doit aussi s’inventer. Nous avons à y participer, à y contribuer activement. Peu à peu, nous découvrons que cette vie est fondamentalement un appel à être transmise, exprimée… « Je n’ai rien mais ce que j’ai, je te le donne, au nom du Christ lève-toi et marche ! » dira Pierre au paralytique de la belle porte… Cette transmission, cette expression ne peuvent se faire sans nous, sans notre implication, sans notre contribution. Une image végétale qui convient bien est celle de la vigne dans sa diversité de croissance. A partir d’un pied de vigne, un grand nombre de sarments peuvent donner ou des grappes en abondance ou d’une façon bien plus chiche. On le voit surtout dans le cas des treilles, où parfois le bois, comme mort, court le long du support pour soudainement laisser apparaître plein de nouveaux sarments qui portent feuilles, puis fleurs et enfin grappes. Mais cette fructification, si elle demande ainsi initiative, requiert aussi que le sarment soit organiquement relié au plant, au pied de la vigne…

 « Demeurez en moi », Dès lors, en plus de la variabilité de la fructification, est mise en avant, cette nécessité absolue d’être relié à la source, de demeurer en relation, de demeurer avec le Seigneur, de demeurer en lui. Il y a donc en plus de l’activité propre requise, la nécessité de la relation, de la réception profonde de l’autre. Nous entrons dans cette manière profondément chrétienne, où nous sommes et agissant et recevant… Les deux à la fois, l’un aidant l’autre. Nous recevons d’autant plus que nous sommes actifs, notre activité est fructueuse parce qu’elle repose sur une réception toujours plus profonde… Nous apprenons ainsi à vivre notre vie de chrétiens. Nous sommes pleinement actifs mais aussi pleinement réceptifs. Une croissance qui demande une double croissance d’action et de passivité, la croissance de l’un augmentant la croissance de l’autre…

« La gloire de mon Père » La vie en sa profonde richesse, en sa luxuriance se révèle, se manifeste. La gloire de Dieu éclate, par le mélange des deux flux en nous : celui qui provient du Fils Incarné, Mort et Ressuscité, celui reçue de la Nature. Chaque personne, chaque situation manifeste ainsi la prodigieuse richesse au sein du Dieu de vie. A travers cela, est rendu hommage au mystère inépuisable de Dieu. L’un peut s’écrouler, se perdre dans le désert en une offrande en pure perte, l’autre renaît, bondit, se développe, un troisième approche… Chacun est appelé à demander au Seigneur ce qu’il veut pour exprimer cette richesse du Créateur et de sa Création. Le Seigneur le lui donne car il ne cesse de donner. La Vie ainsi se répand, en ne cessant de se donner, de se recevoir… Le temps de l’histoire devient ce prodigieux jardin de la munificence du Créateur… aube de la louange éternelle.

père Jean-Luc Fabre

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