Jardinier de Dieu

Jardinier de Dieu

Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,39-56.

Publié par Père Jean-Luc Fabre sur 15 Août 2012, 05:19am

Catégories : #Evangiles comm piste

Assomption 2012

fetes_assomption4-300x210-copie-1.jpg

En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint, et s'écria d'une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ? Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Marie rendit grâce au Seigneur en disant :

« Mon âme exalte le Seigneur,
mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s'est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s'étend d'âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
 en faveur d'Abraham et de sa race à jamais. »
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle.

*****************

La dimension la plus essentielle de nos vies est celle de la louange. Peu à peu, dans l’expérience que nous faisons de Dieu, nous réalisons un peu ce qu’Il est et nous chantons et de joie et de reconnaissance pour Lui… 

Marie vit d’une manière suréminente cette dimension de la vocation humaine. Et, ainsi au tout début de sa vie de Mère du Sauveur, lors de la rencontre de sa vieille cousine Elisabeth, elle a entonné son chant de louange. En tant que notre Mère, elle a le goût de nous introduire dans notre véritable vocation, celle de créatures libres, heureuses, et capables de louanges… 

Prenons le temps d’entendre son Magnificat dans cette perspective. Laissons-nous instruire par son chant, comme nous le ferions d’une mère aimante, quelque soit notre âge… 

Dans son chant, il y a tout d’abord une respiration qui nous donne de nous sentir bien, la respiration que produit le parallélisme biblique… ce parallélisme consiste à dire, coup sur coup, de deux manières différentes la même chose, ou des choses opposées et complémentaires… 

Un exemple de reformulation…

« Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.

L’âme, l’esprit, tout l’être est pris… Le « Seigneur » est aussi appelé « Dieu » et « mon Sauveur »… Il s’agit de laisser jouer l’accumulation des reformulations qui fait entrer plus profondément dans le sens de ce qui est proclamé, nous aide à trouver nos propres mots… 

Pour une formulation complémentaire, on en trouve un exemple dans ce distique :

« Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles ».

Dieu veille sur tous, puissants ou humbles. Nous pouvons même comprendre là, que le renversement du puissant est une bénédiction comme celle du relèvement de l’humble. A chacun, il donne d’être justement dans la relation avec Lui et avec ses frères… 

Etre attentif au parallélisme biblique, nous aide ainsi à entrer dans la profondeur de ce que le Seigneur veut nous communiquer par son Esprit. Par cette manière de formuler, nous entendons en profondeur ce qui nous est dit… nous sommes, nous-mêmes, incités à lui parler, à lui répondre… 

Dans ce cantique, il y a donc une respiration, un rythme, mais il y a aussi une démarche vers Dieu. Il s’agit d’accueillir, de recevoir tout les bienfaits reçus par soi, prendre le temps de les nommer, de les goûter, de les retourner à Celui qui nous les donne… de sentir combien de Dieu émane une source de bonté envers tous… une bonté qui traverse le temps aussi bien le passé, que l’avenir, pour moi et pour les autres, tous les autres… Louer, c’est découvrir encore plus qui est Dieu… c’est entrer dans la promesse qu’il nous a faite, qu’il a faite à toute l’humanité, qu’il nous fait, c’est croire en sa réalisation contre vents et marées, c’est reconnaître en Lui le Sauveur, le Seigneur, le Puissant, le Saint… C’est le reconnaître Lui. 

Et cette louange très pure ne naît pas comme cela, elle a été provoquée, suscitée par l’assemblée croyante que constituent Elisabeth et Marie, avec leurs deux enfants en leurs seins, Jean-Baptiste et Jésus… La louange n’est jamais un acte solitaire, aucun de nous n’est appelé à être seul, chacun est appelé à rejoindre le chœur de la louange et à y trouver sa juste place, à y contribuer justement… 

Et cette louange conduit également au service respectueux, elle met en route, elle rend disponible, et elle dispose à revenir à son quotidien, lorsque le service est accompli, sans jamais peser ou s’appesantir…

La vie de la Vierge Marie nous apparaît comme une vie simple, disponible, se laissant engendrer par la Parole, qu’elle reçoit, qu’elle médite, qu’elle retourne… 

La Vierge Marie est pour chacun de nous le modèle qui façonne en chacun de nous cette disponibilité qui suscite le Royaume du Père. 

Louons la Vierge Marie, suivons-la sur nos chemins humains… Accueillons, comme elle, la Parole qui cherche à se faire chair en nos vies…

père Jean-Luc Fabre

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Articles récents