Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


ça sert rien de bénir

Publié par V†G sur 11 Octobre 2011, 23:00pm

Catégories : #Chronique d'un père de famille

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D’ordinaire, la famille bénit le repas, ceux qui l’ont préparé, ceux qui vont en profiter, et exprime une pensée pour ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir manger à leur faim.

Inévitablement, un jour, l’un des enfants s’interrogea, peu après la bénédiction, en commençant par une affirmation…

« Ça sert à rien de bénir, dit le jeune garçon.

– Ah, pourquoi, reprit la mère ?

– Parce ça ne change rien après, que l’on ait béni ou que l’on n’ait rien fait

– Sais-tu ce que signifie le verbe bénir ?

– Non

– Ça signifie ‘dire du bien’ » répondit, toute guillerette, la petite sœur que l’on surnomme parfois Encyclopedia

« Oui, c’est bien ce que je dis, ça ne sert à rien de bénir. Qu’est-ce que ça change de dire du bien ?

– Souviens-toi de la période, l’année dernière, durant laquelle plusieurs élèves se moquaient de toi et de tes différences. N’en étais-tu pas profondément blessé ? Tu étais si accablé par toutes ces méchancetés que nous n’avions rien trouver de mieux que d’en parler longuement et de prier ensemble, avec le psaume 68 qui exprimait à Dieu un peu de ce que tu ressentais. Eh bien, qu’est-ce qui t’a blessé ainsi ? Des paroles.

– Oui, mais ce n’est pas pareil.

– Oui, ce n’est pas pareil. Tout ce qu’on a dit à ton sujet, c’est maudire. »

«  Ça signifie ‘dire du mal’ », interrompit Encyclopedia ;

«  Tout à fait. Il y a une autre différence : les mauvaises paroles, quand on les reçoit, blessent plus ou moins profondément et à l’instant même. Ensuite, elles peuvent laisser des cicatrices longues à résorber, surtout si elles sont répétées. Au contraire, les bonnes paroles, les bénédictions, on les reçoit comme si de rien n’était : parfois elle nous touche sensiblement, mais, le plus souvent, elle nous font un effet insensible.

– Donc elles ne servent à rien.

–  Si. C’est comme un massif de belles fleurs : on l’arrose au goutte-à-goutte. C’est insensible, et pourtant, avec la terre et le soleil, c’est indispensable à sa croissance et à son épanouissement. Et, une malédiction, c’est comme un coup de canif qui, s’il est mal placé ou répété, fait que les fleurs poussent de travers ou balafrée, voire meurent.

        Mouai…

V†G

 

Illustration : La Création d'Adam par Michel-Ange, 1508 à 1512, Chapelle Sixtine au Vatican

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