Messe de Noël de l'année B :
1ère lecture : Is 52,7-10
Psaume : Ps 97
2ème lecture : Hb 1,1-6
Evangile selon St Jean Jn 1,1-18
La parole de Dieu celle qui était au commencement le Verbe, ce Verbe qui était auprès de Dieu, et ce Verbe qui était Dieu. Cette parole, elle a attendu l'heure favorable, elle a préparé sa venue, comme nous le redit la Lettre aux Hébreux 1,1-6. « Souvent, dans le passé, Dieu a parlé à nos pères par les prophètes sous des formes fragmentaires et variées ; mais, dans les derniers temps, dans ces jours où nous sommes, il nous a parlé par ce Fils qu'il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes ».
Le Verbe a appelé les prophètes, notamment le plus grand, le dernier, « Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean. Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage ».
Le Verbe a aussi appelé la Vierge, « Je suis la servante du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole ! » Lc 1,26-56
Maintenant cette parole sort d'elle-même, s'exprime, entre dans le cours du temps, se manifeste, s'énonce, s'amplifie, s'harmonise, prend chair de notre chair... La Naissance a eu lieu au cœur de la Nuit, cela a un caractère définitif, c'est une révélation, c'est la Révélation, manifestation comme sortie de soi, expression, nouveauté définitive... Oui la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée. Rien à dire pour nous, si ce n'est de recevoir, de laisser faire... puis de louer, chanter...
L'impact de cette parole est réel, elle attire tout de l'humanité, les pauvres comme les riches, les bergers comme les rois qui viennent, se présentent, s'offrent, écoutent, se laissent transformer, repartent dans la joie et la louange,
« 15 Et il advint, lorsque les anges s'en allèrent d'eux vers le ciel, les bergers se dirent entre eux : «Passons jusqu'à Béthléem et voyons cette chose qui est arrivée, que le Seigneur nous a fait connaître.» 16 Et ils vinrent en se hâtant et ils trouvèrent et Marie et Joseph et le nouveau-né couché dans l'étable. 17 Or, ayant vu, ils firent connaître la parole qui leur avait été dite au sujet de cet enfant 18 et tous ceux qui entendirent s'étonnèrent de ce qui leur avait été dit par les bergers. 20 Et les bergers revinrent en glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu, comme il leur avait été dit »
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« 10 A la vue de l'astre, ils éprouvèrent une très grande joie. 11 Entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage; ouvrant leurs coffrets, ils lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe.12 Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner auprès d'Hérode, ils se retirèrent dans leur pays par un autre chemin ».
Ce grand mouvement la liturgie nous le propose non pour qu'il soit spectacle pour nous mais pour qu'il naisse en chacun de nous. Angélus Silésius a écrit : "Quand le Christ serait né mille fois à Bethléem, s'il ne naît pas en toi, tu es perdu pour l'éternité." Il est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu. Mais tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d'une volonté charnelle, ni d'une volonté d'homme : ils sont nés de Dieu.
Cette parole qui vient dans l'histoire, vient aussi à chacun de nous, aujourd'hui à Toulouse, neuve et jaillissante comme au début puisqu'elle est éternelle, nous pouvons l'accueillir, il n'y a pas d'autres obstacles ou de conditions que nous-mêmes, accueillons-la comme nous sommes, Noël est en affinité profonde avec les enfants qui sont encore empreints de leur naissance, Noël est aussi et peut-être encore plus en affinité avec les personnes âgées si elles acceptent la perspective de leur nouvelle naissance, de lâcher pour recevoir, Bientôt Anne et Syméon nous guideront sur ce chemin de l'accueil...
Etre pauvre, aller à Lui pauvrement, humblement, totalement, à la crèche considérer l'épaisseur du temps qui s'offre à nous, sentir ce temps qui nous entraine, nous accueille, nous reçoit...
Le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire.
Frères et sœurs en cette journée demandons à Dieu de rendre vrai pour chacun de nous dans le secret de son intimité, cette parole de vie.
Nous te cherchions, Seigneur Jésus, nous t'avons longtemps attendu,
Nous avions soif de ton visage: O seul désir pour notre foi
Qu'un long regard posé sur toi.
Comme une source en jaillissant remplirait la nuit de son chant,
Tu nous redis le nom du Père: Révélation de cet Amour
Qui te possède au premier jour.
Ce qui commence là sans bruit l'oblation du grain pour le fruit,
Qui parmi nous peut le comprendre?
Voici le pain, voici le vin déjà remis entre nos mains.
Vers quelle joie nous conduis-tu, au-delà du Fils apparu,
Nuit de Noël et nuit de Pâques?
Vers l'éternelle Eucharistie qui chante au sein du Dieu de vie.
Père Jean-Luc Fabre