L’Annonciation semble la fête de la FOI. Foi au Seigneur, foi en la Vie, foi en l’œuvre de Dieu en soi et sur la terre. D’un côté on a Acaz, roi de Juda perdu dans la peur. Il vient d’apprendre que Récin, d’Aram, et Pékah, d’Israël s’apprêtent à marcher contre lui. De l’autre côté on a une jeune femme, Marie, qui se présente comme une terre prête à tout recevoir de Dieu, prête et même désireuse d’être mère de Dieu. La foi, sa foi, est cette attitude, cette vie, toute intérieure, qui fait advenir Dieu comme Quelqu’un, le Vivant, avec qui elle se voit reliée. La foi donne d’engendrer Dieu, l’autre, l’Esprit.
Avec Acaz, Dieu trouve en des prophètes de dire sa fatigue. Il en a marre des craintes humaines qui séparent les humains de Lui. Comme nous avec un frère ou une sœur qui se perd en agitations indéfinies ! Je peux être ce frère… Isaïe lui révèle les peurs qu’il cache : « demande un signe », pour lui dire qu’il veut un signe. Il rougit : non, non, c’est pas vrai, je n’en demanderai pas. Et le signe, Dieu lui en donnera : une jeune femme enceinte va enfanter l’Emmanuel, Dieu avec nous. La foi enfin, la sortie de l’incrédulité, Dieu peut naître, enfin !
L’ange Gabriel, à quoi ressemblait-il, ce n’est pas dit. Les anges, dans l’évangile, sont toujours là pour un message de vie, à Nazareth, à Bethléem, à Gethsémani, au tombeau, à l’Ascension. Ils appellent toujours à la foi. Comme aussi Joseph pour échapper à Hérode. Quel message de vie vient-il m’annoncer, l’ange Gabriel ? C’est une crainte ouverte à l’espérance. Dieu a trouvé une terre prête, aérée, humifiée, arrosée, où Dieu peut pousser, en contact vivant avec sa terre. Il ne se laissera pas confiner. « Me voici, je viens faire ta volonté ».
Olivier de Framond, compagnon jésuite