Act 1, 12-14 ; Ps 27(26),1.4.7-8a. ; 1P 4,13-16 ; Jn 17,1b-11a.; PU
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Tous étaient assidus, ensemble, à la prière, avec Marie et les femmes. Ça sent les bourgeons de début de printemps prêts à éclore, alors que 40 jours plus tôt, ils étaient fermés, éteints, solitaires, en souffrance. C’est nous, avant la Pentecôte ! Je serai insulté, je souffrirai à cause de lui, je sais maintenant que c’est un avant-goût de l’allégresse à venir, quand sa gloire se révélera ! Il était parti, et il part définitivement à l’Ascension, et il va être étonnamment plus présent que jamais. Ces moments de peine ne sont que les bourgeons d’une joie de ce qui advient. Jésus, avant son offrande pascale, anticipe la joie des disciples.
« Père, glorifie ton fils » ! C’est du St Jean. Pas simple ? Il ne dit peut-être que ceci : être entièrement à ce qui nous fait vivre et nous relie : le Christ et sa Parole ; comme ses amis l’ont vécu. Jésus a été l’œuvre du Père pour eux partout où il passait. Alors maintenant, pourquoi eux ne le seraient-ils pas en demeurant en Celui qui a été fils jusqu’au bout ? « Glorifie ton fils » : les nations lèveront les yeux vers Celui qu’elles ont transpercé. Sa fin lamentable, le glorifie-t-il ?! Parce qu’il était fils de Dieu, il a rendu l’Esprit, et l’Esprit a donné aux amis de traverser sa mort, pour la recevoir comme une offrande libre, appelante. Il faut les yeux de Dieu pour voir d’un regard guéri, sauvé, passé par l’épreuve.
« Donné », ce mot revient neuf fois ! Ce qui glorifie le Fils, c’est que je reconnais avec ses frères et sœurs, ce qui m’est donné. Reconnaître que tout est don et grâce de Dieu. Même la condamnation et la mort du Christ, venus des hommes, en choisissant de ne pas aimer, n’étaient rien, et je ne le voyais pas. L’autre jour, au chemin de croix de Brignais commenté par l’auteur, c’était étonnant : l’artiste lui-même nous offrait ses doutes sur la foi et les Ecritures, son émotion, le chemin intérieur qui s’est fait en lui en accomplissant cet ouvrage. Il ne voyait pas qu’il nous ouvrait le cœur aux Ecritures, lui le mécréant ! Nous l’aidions à se donner, comme le Fils aidait le Père à se donner. Le Père ouvre le Fils à sa joie ! Boudu ! Et si nous laissions le Seigneur ressuscité peindre, chanter, écrire, œuvrer, se donner en nos corps …
Père Olivier de Framond