Jardinier de Dieu

Jardinier de Dieu

Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


7ème dimanche : « Vous avez appris, moi je vous dis … »

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 21 Février 2020, 20:58pm

Catégories : #2017_framond

« Soyez saints car moi, votre Dieu, je suis saint ». C’est le lot du peuple de Dieu. Et saint, ça passe d’abord par veiller : « tu ne haïras pas ton frère, tu ne te vengeras pas ». A la forme négative, c’est le rappel de l’interdit de Dieu de Genèse 2 : « tu peux manger de tous les fruits du jardin, mais du fruit de la connaissance du bien et du mal tu n’en prendras pas ». C’est cela, être saint, comme Dieu est saint. Haïr les siens, se venger, c’est refuser l’altérité, la demeure de Dieu. Car alors il n’y a plus ni Dieu ni prochain, mais seulement un enfer de solitude, une tombe. Mais le Seigneur réclame ta vie à la tombe ! Cette parole du psalmiste surprend. J’entendais : il me veut dans la tombe. Mais c’est plutôt : non, il te sort de la tombe pour renaître ! Être saint m’invite à une résurrection. Pour devenir ce que je suis : le sanctuaire de Dieu. St Paul rejoint étonnamment le Lévitique. Tout vous appartient, vous pouvez manger de tout, si vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu. La vie alors demeure, éternelle, car l’autre est autre. Comme l’époux pour l’épouse, et la femme pour son mari, et ainsi le prochain pour tout être. La joie ne vient pas de ce que l’autre m’apporte, mais de ce qu’il m’est donné de l’aimer. « Tu aimeras ton prochain ». On est passé à la forme positive. C’est le fruit de cette veille à ne pas haïr, à ne pas me venger, à ne pas garder rancune envers l’autre. Là on n’est pas loin du royaume des cieux.

Dimanche dernier, Matthieu nous invitait à entrer dans ce « royaume », qui demande simplement de surpasser la justice des scribes et des pharisiens. Découvrir et goûter une telle joie nouvelle me fait sortir de la tombe où je me suis mis, servant Dieu à ma façon, regardant le prochain, mon conjoint, l’autre, selon mes habitudes et mes images. Non, Dieu réclame ma vie à la tombe. Renaître me met avec le Christ, et le Christ avec Dieu, ce Pauvre parmi les pauvres, qui ne sait pas riposter au méchant. Il n’entre pas dans sa logique, car Lui ne sait qu’aimer. Ce n’est pas tendre la joue par masochisme. C’est seulement exister, en ouvrant à l’autre un horizon de conversion. C’est ainsi que Dieu m’appelle à sortir de ma tombe, à accueillir la vie, le prochain, l’autre qui est devant lui et qui est aussi en lui. « Vous avez appris, moi je vous dis … », nous redit Jésus. Moi, je vous dis. Entendrai-je cette petite voix intérieure qui vient m’ouvrir à la vie : « Aimez vos ennemis, priez pour qui vous persécute, soyez les enfants de votre Père des cieux » ? Le prochain, le conjoint, n’est pas toujours un ennemi j’espère, mais nous voyons bien qu’une vie sociale, écologique, humaine, ou une vie de couple, n’est pas si simple à faire advenir. Seigneur, donne-nous de choisir d’entrer dans le royaume des cieux, de choisir d’aimer.

Olivier de Framond, compagnon jésuite

Lv 19, 1-2.17-18 ; Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 8.10, 12-13 ; 1 Co 3, 16-23 ; Mt 5, 38-48

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