Dimanche 18 mai 2025 : 5ème dimanche de Pâques, année C

Deux thèmes plus un ont attiré mon attention dans ces textes.

Le premier est l’œuvre de l’Esprit qui envoie Paul et Barnabé en mission. Ces deux hommes et les autres sont animés d’un feu dévorant et l’on voit les fruits que produit cette force qui les meut en termes de vie, de relation entre les gens.

Paul et Barnabé ne sont pas des supermen. Ils sont simplement disposés à l’œuvre de l’Esprit ; ils sont des médiateurs ; ils payent de leur personne.

Ils subissent l’adversité de ceux qui refusent de croire. Néanmoins, le plus important demeure celui qui adhère à la foi et entre dans une nouvelle dimension de la vie, un événement qui instaure un avant et un après.

Luc relate également l’organisation ecclésiale de l’époque. L’appel d’anciens pour veiller sur les communautés naissantes. En effet, dans ce 1^er siècle, il n’y a pas encore de clergé. Les baptisés sont sur le même pied d’égalité. C’est l’Esprit qui fait la différence.

La qualité de la relation a été annoncée par le Christ lui-même. C’est le thème du testament du Christ aux apôtres, lors de la sainte cène, une fois Juda ait quitté la salle pour aller le trahir.

Nous savons que l’amour est le dernier venu dans les innovations de la vie sur la terre. Le Christ dit ceci : c’est en vous aimant les uns les autres, comme moi je vous ai aimé, que vous serez mes disciples. Le « comme » est ici important, car il y a plusieurs manières d’aimer. De ce fait, le Christ se pose comme la métrique, le modèle sur lequel il faudra se conformer pour aimer les autres et soi-même.

Il y a plusieurs occurrences dans les évangiles sur la primauté du Christ dans l’accès et la relation avec Dieu. Il y a, par exemple, le ressenti de Pierre qui dit « Seigneur, à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ».

Douze siècles plus tard, il y a le ressenti du soufi Ibn Arabi qui dit « Celui qui est atteint par cette passion qui s'appelle Jésus ne guérira jamais.» (Ibn Arabi, XIIème siècle, Espagne musulmane.) Mais on n’en tiendra pas compte, car ce n’est pas une pensée chrétiennement orthodoxe.

Il y a surtout les affirmations du Christ qui dit :

• « Qui m’a vu a vu le Père »
• « Je suis la voie, la vérité et la vie ; personne ne va au Père sans passer par moi ».
• « Demandez au Père en mon nom et vous obtiendrez »

Ces trois logia convergent vers la même révélation sur la nature de Dieu qui présente le Christ/deuxième personne de la Trinité/le Verbe comme la porte de la divinité.

Il ne l’est pas devenu maintenant ; il l’a toujours été, mais on ne connaissait pas son existence. C’est l’objet de la Révélation d’une part et sa « fonction » en Dieu.

En conséquence, que vous soyez chrétien, juif, musulman, quand vous vous adressez à Dieu, votre prière passe par lui, car il est la porte ou l’oreille de Dieu ou le regard de Dieu, et cela, même si vous ne le connaissez pas, ou pire, même si vous le rejetez par ignorance ou par bêtise.

Dieu reste fidèle à lui-même et ne se laisse pas déterminer par des ignorants ou des sots.

En revanche, si vous êtes témoins de ses œuvres, des signes qu’il pose et que vous dites que ce n’est pas mon Dieu, alors en effet, votre Dieu est un autre vous-même.

Finalement, Jean, dans une vision, nous fait voir la Jérusalem céleste, là où le mal et le péché seront exclus.

Il faudra être à la hauteur de la Jérusalem céleste pour pouvoir y prendre place.

Nous pouvons déjà en avoir les prémices si nous sommes disciples du Christ ici et maintenant au sens où il l’a défini.

S’aimer les uns les autres à sa manière à lui et pour cela est connecté à lui.