Dimanche les paroisses « à catéchumènes » prendront peut-être les lectures de l’année « A ». Elles y sont invitées. C’est le 3ème et dernier « scrutin », du mot « scruter » pour dire un temps de purification et d’illumination pour ces adultes qui s’apprêtent à être baptisés aux Vigiles pascales. « Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais », dit le psaume. Je laisse le Seigneur éclairer en moi ce qui est bon pour le choisir avec Lui, ce qui est péché ou ombre pour l’écarter avec sa grâce. Les catéchumènes passent la « Porte de l’eau vive », avec la Samaritaine (1er scrutin), puis celle de « la Lumière », avec l’aveugle-né (2ème scrutin). Ce dimanche, c’est la « Porte de la Vie », avec la résurrection de Lazare. Ézéchiel, en première lecture, révèle un Dieu qui vient « ouvrir nos tombeaux ». Le psalmiste, criant des profondeurs, découvre l’amour près du Seigneur. Saint Paul reconnaît le bon combat, celui de l’Esprit, contre ce qu’il appelle « la chair », tout ce qui n’est pas tourné vers la connaissance vraie du Christ.
La résurrection de Lazare est le dernier « signe » de Jésus chez Jean. Après, il n’y aura plus que celui de la Croix et du tombeau vide de Pâques. Le fruit de l’Incarnation, le fruit du passage du Bien-Aimé parmi nous, le fruit du Ressuscité, c’est que nous croyions. « Crois-tu cela, Marthe ? » Il vient nous le demander. Nos tombeaux sont le fait de notre non-disposition à croire au Fils qui œuvre en nous. Des profondeurs je crie. Oui, des profondeurs de mon incrédulité. Le péché, la faute, la mort, l’emprise de la « chair », c’est la marque de notre refus de croire. « Je vous ramènerai sur la terre d’Israël ». La foi fait revenir sur terre, en fait ! Et elle m’ouvre à mon nom : « Israël » ! Israël, le nom du peuple élu, mon nom de baptisé dans le Christ ! La foi me fait advenir à moi-même, « tu es pour moi mon Dieu, je suis pour toi ton peuple, ton élu ». Près de lui est l’amour, chante le psalmiste. Dans ce monde, de nos tombeaux, voici que la foi me fait naître à l’amour. Le tombeau vide vient au milieu du péché, du mensonge, de la violence, de nos exils. Dieu ouvre la Porte de la vie. Quand nous croyons, l’œuvre du Père est reçue. Celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, fait vivre en nous ce qu’il donnait à Marthe : l’Esprit. Père, quand chanterons-nous en nos vies notre Résurrection, le Christ, l’amour près du Seigneur ?
Olivier de Framond, compagnon jésuite
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