Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


La vie chrétienne et la liturgie

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 2 Mai 2021, 12:39pm

Catégories : #Homélies, #Evangile_réflexion, #Evangile dimanche année B, #Temps pascal

La liturgie est essentielle pour notre vie chrétienne, elle nous donne accès aux sacrements, elle nous introduit dans la parole de Dieu, elle nous insère dans le corps vivant de l’Eglise. Alors comment pouvoir avancer dans nos vies présentes avec l’aide de la liturgie ? Peut-être en prenant conscience de ce qu’elle dispose pour nous les croyants dans son déploiement. Les grands temps liturgiques visent toujours à une transformation du croyant et également de l’Eglise entière, tout spécialement pour le temps pascal qui tous les ans nous conduit à contempler comment l’Eglise s’est inventée dans les premiers temps de son histoire à la lumière du mystère pascal, avec l’aide de l’Esprit.

Reprenons les étapes de la progression du temps pascal, à partir du choix des évangiles du dimanche, bien d’autres manières pourraient être envisagées, comme les évangiles quotidiens, les oraisons des messes du dimanche. Aujourd’hui dans l’Evangile nous avons l’image de la vigne, des sarments et du vigneron pour situer la relation dans notre vie actuelle, dans nos situations présentes entre le Christ, qui est la vigne, nous, qui sommes les sarments, et notre Père, le vigneron qui propose veille et attend. Dimanche dernier, c’était le bon pasteur lui qui appelle chacune de ses brebis sur son propre devenir, sa vocation. Le dimanche d’avant c’était une mise ensemble de diverses apparitions (les pèlerins d’Emmaüs avec les apôtres et disciples de Jérusalem lorsqu’ils sont de nouveau réunis). Cette mise en commun des apparitions du Ressuscité aux premiers témoins ouvre une possibilité pour les chrétiens de tous les temps, c’est-à-dire nous, de recevoir dans la foi le mystère pascal. C’était d’ailleurs le même enjeu pour le dimanche précédent, celui de la Miséricorde, avec Thomas didyme. Dimanche prochain le thème du départ du Christ au Ciel s’ébauchera avec cette injonction de demeurer dans ce qui nous est donné pour continuer à le recevoir pleinement en notre situation présente

Aujourd’hui a donc une place de pivot pour l’intelligence de cette nouvelle vie. Nous avons à considérer comment être chrétien, c’est-à-dire celui qui est disciple du Christ dans sa vie présente. C’est une nouvelle vie quotidienne qui s’ébauche pour nous, celle dont la réception  a commencé lorsqu’il nous a été rappelé que nous devions naître d’en haut comme le fit en son temps Nicodème.  Que veut dire naître d’en haut ? C’est fondamentalement établir une relation de grande intimité entre Dieu le Père, Jésus Christ le Fils ainé et nous, vrai pour chacun des pôles considérés deux par deux. Cela requiert une confiance absolue, que nous donne la foi en la Résurrection du Seigneur. Il a tout donné, il est vivant, nous pouvons prendre le même chemin que lui. Risquer notre vie à sa suite, donner ainsi à notre vie de prendre toute sa dimension, centrée non sur nous mais sur Dieu et son projet d’amour pour toute l’humanité, toute sa création. A partir de là une nouvelle manière de vivre notre vie quotidienne s’offre à nous. Il s’agit d’être avec lui tout en étant dans notre situation, croire que cette union est possible. Cela veut dire que tout ce qui nous arrive dans notre vie quotidienne peut être échangé, parlé, partagé, vécu avec Jésus et avec le Père. Je puis pleinement recevoir ce qui m’arrive d’eux, tout comme je peux le leur confier complètement. C’est une nouvelle vie, où je peux faire plein de choses mais où je demeure en relation étroite avec eux. Ma vie est leur vie, leur vie est ma vie... Il n’y a plus qu’une seule vie, la vie de la Trinité qui se répand ainsi sur toute chair, dans le cosmos entier.

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
Ac 9, 26-31 ; Ps 21 (22), 26b-27, 28-29, 31-32 ; 1 Jn 3, 18-24 ; Jn 15, 1-8
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