5ème dimanche de carême – Grain de blé qui tombe en terre

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 16 Mars 2024, 10:09am

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Ce dimanche invite à convertir notre regard. Suivre le Christ est un chemin de conversion jamais fini. Au début il avait été initié par Jésus lui-même qui s’invitait dans notre histoire. Jean le Baptiste avait laissé partir André et un autre de ses disciples partis voir où Jésus demeurait. André était allé à Simon, Simon à Philippe, et un mouvement s’était enclenché. Là ce sont des « étrangers », des Juifs de culture grecque, qui viennent à Philippe. Et le mouvement inverse se produit : Philippe va voir André, et tous deux vont à Jésus. Mais quelque chose a changé. Nous arrivons à « l’Heure », l’Heure pour laquelle Jésus est venu, dit-il. Il est tout entier à cette Heure qui va le voir partir vers le Père dans une Offrande qui « accomplira » les Écritures. Il ne s’agit plus de « venir et voir où il demeurait ». La conversion à laquelle il invite, c’est de contempler le « grain de blé qui tombe en terre ». Un grain de blé qui part, jeté par les siens qui ne supportent plus sa présence. Et un arbre sera élevé de terre, l’arbre de la croix. Beaucoup y verront la victoire des ténèbres. Jésus a un autre regard, celui de son Père, celui de la foi : c’est le monde qui est jugé, le prince de ce monde qui est jeté dehors, les hommes qui sont rendus à eux-mêmes, attirés à Celui que les ténèbres ont élevé.

« Si quelqu’un veut me servir … ! » Ces mots résonnent fortement quand nous savons qu’ils viennent à cette Heure-là. Ils sont comme un testament. C’est l’obole de la veuve qui se joue là. C’est Dieu qui part à Dieu, humilié et tué, et qui invite les amis chers à choisir leur route à suivre. S’il vous est encore donné de me servir, suivez le grain de blé, contemplez-le, laissez-le germer, lever, grandir en vous. Tout n’est pas fini. Au contraire, c’est là que tout commence. C’est là que « tous connaîtront le Seigneur », comme le révélait Jérémie. Car la conversion à laquelle le Christ invite, c’est celle qui me et nous fait connaître Dieu tel qu’Il est. Et Le connaître, c’est se mettre sur un chemin qui ne finit pas mais qui s’ouvre, de témoins en témoins, juifs, grecs, et même nous.

Olivier de Framond, compagnon jésuite

Jr 31, 31-34 ; Ps 50, He 5, 7-9 ; Jn 12, 20-33

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