« Crois-tu cela ? » Jésus s’adresse à Marthe, quand son frère est déjà mort. « Je suis la résurrection et la vie. Qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ». C’est à cela qu’il demande à Marthe si elle croit. Croire, chez l’évangéliste, semble le fruit de Pâques, le fruit du passage de Jésus, l’Envoyé, sur terre. Croire cela fait regarder autrement. Croire dispose mes sens, mes énergies, autrement, vers la vie. Marthe voit un frère malade puis décédé. Marie aussi, après. « Si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ». Mais même mort, il est vivant, en Jésus, le Christ et Fils de Dieu, en croyant.
Lazare prépare les disciples au temps de « croire », quand viendra l’Heure de Jésus, quand tout est « accompli », quand Jésus rend l’Esprit. Son Heure est l’heure pour nous de croire. Comme Marie sa mère et notre mère a cru, avant nous. Croire crée une fraternité nouvelle. Car celui que Jésus appelle à sortir du tombeau, part. « Déliez-le, et laissez-le aller ». Ce n’est pas des retrouvailles, c’est une naissance à une fraternité nouvelle. Entre Marthe, Marie et Lazare, mais aussi entre nous tous, eux, les amis, les proches, les lointains. Quand je crois, je laisse l’ancien partir, j’accueille un frère, une sœur, que je laisse aller. Marthe, demande pour nous au Seigneur, la grâce de croire, comme Il t’a donnée de croire.
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Ez 37, 12-14 ; Ps 129 (130), 1-2, 3-4, 5-6ab, 7bc-8 ; Rm 8, 8-11 ; Jn 11, 1-45 ou Jn 11, 3-7.17.20-27.33b-45