Dieu entre toujours à l’improviste. Il n’appelle pas Marie au téléphone pour lui demander s’il peut venir. Il est entré. Par un ange, un messager, c’est plus discret. Pas n’importe lequel, Gabriel, qui veut dire « Dieu est fort », quand même ! Que serions-nous s’il n’avait pas trouvé une femme, Marie, un jour du temps, il y a 2000 ans, dans un coin du monde, Israël, une petite ville, une maisonnette ? … Le cours de la vie tient à des petites choses fragiles : la rencontre d’un pauvre, Dieu, plein d’un désir infini, et d’une femme assez folle pour avoir soif de Dieu pour une multitude !
/image%2F0931903%2F20201219%2Fob_22fe83_annonciation-marie.jpg)
Marie, « Comblée-de-grâce », Marie toute bouleversée par cette entrée à l’improviste à la fois gracieuse et étrange, Marie terre pour la Parole créatrice du Très-Haut, Marie cousine d’Elisabeth-la-stérile qui va devenir maman, Marie femme de son temps en projet de mariage avec un certain Joseph … Elle donne à Dieu d’accomplir une Création nouvelle, comme aux jours de la Genèse où Dieu dit et cela fut : la lumière, les eaux, le ciel, la terre, les plantes, les bêtes, et l’homme, homme et femme, à sa ressemblance. La Parole créatrice trouve Marie. Son OUI est unique, insondable. Moi qui me dis souvent que « je ne veux pas de visites » ! Toi tu dis OUI ! Tu ne sais pas à quoi, mais OUI à l’Esprit, à la Parole, au Souffle créateur et recréateur, au Très-Haut, à la Vie, au Fils de Dieu en toi. Rendrai-je assez grâce pour ton OUI étonnant ? Ouvrirons-nous nos portes à l’Extraordinaire de Dieu ? « Qu’il m’advienne selon ta parole ». Dieu met en toi, Marie, un cœur d’enfant, qui se dispose à Celui qui vient, à travers bien des joies et des douleurs. Sur la Croix, tu nous enfantes dans la douleur, Mère des hommes : « Femme, voici ton fils ».
Dieu au temps des prophètes tendait le ressort de l’attente du Messie pour son peuple élu. Pourrons-nous te faire une maison, Seigneur ? Retrouverons-nous la royauté de David ? Nous l’avons entendu en Samuel. Le OUI de Marie, ouvre à une autre maison : le Corps de son fils ; un autre royaume : le royaume des cieux. Elisabeth (« Dieu a promis », en hébreu) reconnaîtra en Marie « celle qui a cru ». C’est vrai, cette dernière semaine de l’Avent peut mettre en nous un désir : celui de demander à Marie de péleriner dans son OUI, patiemment, résolument, pour l’accueillir, en rendre grâce.
Olivier de Framond, compagnon jésuite
2 S 7, 1-5.8b-12.14a.16 ; Ps [88 (89), 2-3, 4-5, 27.29] ; Rm 16, 25-27 ; Lc 1, 26-38