Jardinier de Dieu

Jardinier de Dieu

Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


4ème dimanche de Pâques – Une porte, un mode d’emploi (Ac 2, Ps 22, 1 P 2, Jn 10)

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 28 Avril 2023, 10:08am

Catégories : #framond

L’osmose entre les brebis et le berger, c’est quelque chose ! Je me rappellerai toujours un pré dans les Pyrénées. Il y avait un troupeau, un semblant de clôture pétée de partout, et un berger assis. Les brebis auraient pu s’en aller 1000 fois, mais non. Le berger soudain s’est levé, et bien elles ont toutes suivi, d’un trait ! Le berger était la porte et la clôture, en fait. Il les a menées sur une herbe nouvelle.

 

 

Merci aux auteurs de ces images

Il peut y avoir l’une ou l’autre brebis malade égarée. Un moment c’est le berger lui-même qui est devenu brebis perdue, abandonné des siens qui tous perdus dans un vent de violence, il y a 2000 ans. Leur vie s’était disloquée. Certaines ont voulu récupérer le troupeau. Il suffisait d’enjamber ou d’escalader. Mais la vie avait perdu son goût. Les brebis perdues et effrayées, elles, avaient perdu la joie de vivre. Et la porte est revenue les visiter, s’offrir à elles, ressuscitée ! Une vie en abondance est venue. Elle avait le goût du don, du pardon. Comme le troupeau, les sarments de la vigne ont retrouvé la sève qui venait recouler en eux : une sève éternelle. La mort du berger, la disparition de la porte, il fallait les traverser, personne ne peut s’en dispenser. Les brebis sont entrées sur un pré jamais vu : elles ont goûté une disposition à recevoir la vie, tellement que le berger leur a donné de la partager, et encore maintenant. La joie de Pâques, c’est celle d’une disposition intérieure. Il suffit de croire, comme le Fils a cru. Le roi d’humilité, l’agneau pascal, a traversé la mort. Le voilà, absent et vivant. Il est la porte, la clôture et le vert pâturage, au milieu des violences et des instants de paix, des égarements et des bouts de lumière.

Au Liban, me disait un ami, le pays est en survie. Les vieux, les mal en point, n’ont qu’à prendre des médocs et végéter, seuls, délaissés. La porte du Dieu gracieux est boudée. Mais quelques rares, disait-il, veillent encore sur les brebis perdues. Ils trouvent étonnamment du temps, une attention, un peu d’herbe pour les vieux, les délaissés. Ils ont trouvé la porte, ils ne la boudent pas. La porte est là. Qui la verra ?

Olivier de Framond, compagnon jésuite
Ac 2, 14a.36-41 ; Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6 ; 1 P 2, 20b-25 ; Jn 10, 1-10
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Articles récents