Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


3ème dimanche de l’Avent : « Au milieu de vous, … Celui que vous ne connaissez pas »

Publié par Oliver de Framond, compagnon jésuite sur 12 Décembre 2020, 12:01pm

Catégories : #2017_framond

Encore Jean ! Ce Jean rebutant avec son accoutrement d’Adam pécheur – Dieu a habillé Adam et Eve de peaux de bêtes sauvages – ! L’Avent nous met avec le Baptiste, sans doute pour mieux attendre Celui qui doit venir, toujours pas nommé. Qui va venir ? Mystère ! Et qui est ce Jean qui baptise dans l’eau et annonce Celui que nous attendons ? Mystère aussi. Tout est mystère ; nous voici submergés de mystère ! Jean n’est pas le Christ, pas Elie, pas le prophète annoncé ; alors qui ? Et Celui qui vient, « vous ne le connaissez pas, et il se tient au milieu de vous ». Alors où ? Qui ? Jean qui baptise, c’est une voix dans nos déserts, nos confinements. Dans un désert, étonnamment on voit des gens sortir. Le silence attire. Mais là il crie à des aveugles qui affluent. Ils entendent en effet qu’ils sont dans le noir. Mais bientôt vous verrez. Jusque-là vous n’avez vu que la face cachée de Dieu, la nuit. Or il est là, au milieu de vous ! Qui ? Lui, Celui que vous ne connaissez pas. Jean non plus ne le connaît pas. La seule différence avec les pharisiens qui s’inquiètent de voir Jean baptiser, c’est qu’il sait qu’il ne voit pas. Et il se rappelle peut-être que 30 ans plus tôt il a tressailli dans le ventre de sa mère à la visite de Marie tout juste enceinte.

Et nous ? Et moi ? Est-ce que je vois, ou pas encore ? Rabbouni, que je voie, dira Bartimée à Jésus, Celui qui vient. Et est-ce que je te connais, Jésus, toi qui viens et qui fais voir. Jean a reconnu une chose de lui-même : il lui est donné d’être témoin de la Lumière. Lumière avec un « L » majuscule. Il trouve l’humilité de reconnaître sa juste place. Il indique le Chemin qui fait passer de savoir des choses à croire au Christ. Les pharisiens, nous, savent qu’un Christ doit venir, qu’Elie reviendra, et bien d’autres choses. L’Avent nous fait basculer vers une vie autre. Croire en la Lumière, ce sera me laisser désarçonner, désaveugler par Celui qui vient. Il est au milieu de nous, et nous ne le connaissons pas.

La joie de croire, la joie d’aimer, elle est donnée. Elle se reçoit. Elle passe par un baptême de conversion, qui ouvre le chemin qui mène à connaître de l’intérieur Celui qui mènera Jésus, le Père, Jésus douce Lumière qui fait voir le Salut. La Vierge exultera « en Dieu son Sauveur ». Comme Syméon, elle verra la Lumière. Merci à tous les Jean-Baptiste qui nous ont guidé et nous guident vers la Lumière. Ce sont parfois des mal croyants, disait l’un de nous.

Oliver de Framond, compagnon jésuite

Is 61, 1-2a.10-11 ; Lc 1, 46b-48, 49-50, 53-54 ; 1 Th 5, 16-24 ; Jn 1, 6-8.19-28

 

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