Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Intention de prière du Pape, décembre 2020 - Pour une vie de prière - La Vidéo du Pape

Publié par Daniel Régent sj, directeur national du Réseau Mondial de Prière du Pape sur 10 Décembre 2020, 22:07pm

Catégories : #Intentions de prière du Pape

Alors que le temps liturgique nous conduit vers la fête de Noël, en ce mois de décembre, nous prions

“Pour que notre relation personnelle à Jésus-Christ soit nourrie de la Parole de Dieu et par une vie de prière“.

Aujourd’hui encore, notre Dieu veut humblement naître dans nos cœurs,  se donner au monde à travers nos vies toutes simples, dans le quotidien partagé.  Que cet itinéraire spirituel nous en donne la grâce.

Les Écritures deviennent Parole de Dieu lorsqu’elles se mêlent intimement à l’histoire profonde de celui qui les accueille. Cet accueil se signifie par la transmission du message à d’autres jusqu’au bout du monde. Comme un levain, les Écritures soulèvent notre vie et la rendent légère ; elles en ont besoin pour prendre corps, être partagées et nourrir des foules. Devenue légère, notre vie n’encombre pas les Écritures, elle leur donne le support nécessaire pour se faire entendre et devenir pain. Alors notre vie devient aussi levain qui soulève les Écritures !

Notre vie, un levain qui soulève les écritures

Sur la route d’Emmaüs, les deux disciples font l’expérience bouleversante de la rencontre du Ressuscité, Parole de Dieu. Ils prennent leur repas avec lui et partent annoncer la nouvelle.

Pas 1 –  Une relation

Merci à l'auteur de ce dessin

« Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Écritures ? » (Lc 24,32)

 Jésus reprend les événements que les disciples racontent et que Jésus a vécu de l’intérieur. Cependant, il ne s’appesantit pas sur ce qu’il a vécu, mais

« il leur ouvre l’esprit à l’intelligence des Écritures. » (Lc 24,45 ou bien Lc 24,27)

Faisant cela, il leur permet d’entrer au cœur des Écritures,  dans ce qu’elles disent et qui ne peut s’écrire que sur des cœurs vivants : la relation vécue entre le Père et le Fils ; l’amour de Dieu qui donne la vie, sa vie.

Les disciples apportent la douleur de leur vie : la déception dans laquelle les a plongés la mort de Jésus. « Nous espérions, nous… » (Lc 24,21). Cette mort est l’inverse de l’espoir que la rencontre de Jésus a fait naître en eux. Il reste mais marqué de l’impossible. Par Jésus qu’ils ne reconnaissent pas, leurs cœurs et les Écritures sont ouverts. Les Écritures ne l’étaient pas encore car elles n’étaient pas soulevées par le levain du Christ ressuscité.

En parcourant ma vie, puis-je y reconnaître l’un ou l’autre élément dont est composée la rencontre des disciples d’Emmaüs avec Jésus ? Jésus ne cherche pas à les convaincre, il leur interprète les Écritures. Quelle est l’importance de l’Écriture dans cette rencontre ? Pourquoi Jésus ne se fait-il pas reconnaître plus rapidement ?

Pas 2 – Une nourriture

Merci à l'auteur de ce dessin

« Et il advint, comme il était à table avec eux, qu’il prit le pain, dit la bénédiction, puis le rompit et le leur donna. Leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent… mais il avait disparu de devant eux. » (Lc 24,30-31)

La rencontre avec Jésus est une nourriture. La prière est la nourriture de nos vies. Jésus lui-même a sa nourriture. Dans l’épisode de la Samaritaine, les disciples lui apporte à manger, mais il leur dit :

« Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. » (Jn 4,32-34)

La prière, la rencontre de son Père est la nourriture incessante de Jésus. Souvent dans l’Évangile, Jésus se retire pour prier : après une journée apostolique (Mc 1,35) ; après la multiplication des pains (Mt 14,23) ; à la résurrection de Lazare (Jn 11,41) ; à l’agonie (Lc 22,39-44).

Il y a nourriture et nourriture… Il y a des nourritures qui ne font pas vivre. Ce qui remplit les yeux, les oreilles, la bouche, les poches, tout ce que nous convoitons à terme étouffe. Après la multiplication des pains, Jésus fait ce reproche aux juifs, mécontents de ne plus le voir, et qui l’ont retrouvé de l’autre côté du lac :

« Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle. » (Jn 6,27)

La nourriture véritable, est celle que donne Jésus dans l’eucharistie.

Jésus disparaît aux regards des disciples. Pour donner vie, la nourriture doit être assimilée, et disparaître. Jésus disparaît, il ne s’en va pas.

« Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20)

Cette disparition est nécessaire. Sans l’Ascension, nous serions engloutis en Jésus et nous n’existerions plus. Dans la prière, il est souvent donné de ressentir l’absence de Jésus, de Dieu. Recevons-le comme une épreuve bienfaisante. Le Seigneur ne prend pas notre place.

Je me demande ce qui nourrit vraiment ma vie, la dynamise et l’ouvre à la rencontre des autres.

Pas 3 – Une aventure​​

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« À cette heure même, ils partirent et s’en retournèrent à Jérusalem » (Lc 24,33)

Prier, accueillir la présence de Dieu et se laisser conduire à l’intime est une aventure. C’est ouvrir sa porte pour vivre avec lui une rencontre dont nul ne sait où elle pourra le conduire. Sur le chemin d’Emmaüs, les deux disciples en font l’expérience, leur cœur était tout brûlant et ils s’en rendent compte après coup. Ils se sont laissés instruire et transformer. L’absence de Jésus ne les étonne pas ni ne les arrête.

L’aventure de la prière se poursuit par celle de la mise en route pour retrouver les apôtres et leurs compagnons. Patients, ils ne prendront pas la parole en premier. Ce sont ceux qu’ils voulaient rejoindre et informer au plus vite qui leur annoncent la nouvelle qui correspond à celle qu’ils portent dans leur cœur. Ils leur laissent la place et les écoutent avant de prendre la parole à leur tour. Le feu qui les brûle est patient, respectueux. Ils se réjouissent de la joie des autres et l’accueillent. Ils sont au service de la Parole qui les fait désormais vivre. Ainsi en est-il de saint François-Xavier et de sainte Thérèse de Lisieux, missionnaire et contemplative. Ils ont vécu l’aventure que le Seigneur leur a donnée de vivre.

Et moi, comment ma prière me permet de vivre une relation profonde avec le Seigneur ? Sur quel chemin d’aventure m’entraîne-t-Il ?

P. Daniel Régent sj, directeur national du Réseau Mondial de Prière du Pape
https://www.prieraucoeurdumonde.net/notre-vie-un-levain-qui-souleve-les-ecritures 

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