« Es-tu Celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » C’est une question grave. En gros, devons-nous demeurer avec ton peuple juif, Jésus, ou passer à l’Église du Christ ? En ce monde, avons-nous à attendre encore le Messie ou à espérer Celui qui vient, qui est déjà venu et que j’ai à laisser venir en moi chaque jour, pour le reconnaître à l’œuvre avec tous les siens ? Jean l’a annoncé, Jean l’a baptisé, mais il est perdu. Dans sa prison, il ne l’a jamais vu à l’œuvre. Le temps de l’Avent invite à vivre le passage, celui de préparer le chemin du Seigneur à vivre le royaume de Dieu sur terre, en Celui qui vient, Dieu.
Il va prendre sa revanche, sa vengeance, dit Isaïe ! Comme Devos, Dieu va venir en Jésus, son Bien-Aimé, s’étonner peut-être d’une « humaine apparition » ! Jean en était tout proche. Le plus petit dans le royaume des Cieux l’a vécu et le vit. Dans le monde des affaires, l’univers politique, dans l’art des technologies, le monde du droit et de l’éthique, dans la quête écologique et les bagarres humaines, des aveugles viennent à voir, des boiteux, à marcher, des sourds, à entendre, des lépreux exilés, à se mêler à la vie. Et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle ! La vengeance de Dieu s’accomplira sur une croix ...
Attendre encore un autre, un Messie, un vrai, qui dessillera les yeux des aveugles et ressuscitera les morts ? Il vient. Il est là. Notre travail est celui de la patience, dit Jacques. La patience, jusqu’à laisser venir le Seigneur, tout proche. Le signe de sa venue ? C’est la fraternité. Fini, de gémir les uns contre les autres. Et parfois, contre soi, redoutable ennemi. La fraternité sort du jugement, contre l’autre ou contre soi. En affaires, en politique, en éthique, en justice, en humanité, tout se partage, ce qui est à moi est à toi, ce qui est à toi est à moi. Jean, le baptiste, montre nous le chemin !
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Is 35, 1-6a.10 ; Ps 145 (146), 7, 8, 9ab.10a ; Jc 5, 7-10 ; Mt 11, 2-11