A Sèvres, j’étais tombé là-dessus en examen : Matthieu et Paul se contredisent-ils sur le rapport à avoir à la Loi ? Pour Paul la Loi semble dépassée. Matthieu dit l’inverse, mais parce qu’elle ne s’accomplit vraiment qu’en Jésus. On a Paul marqué à vie par « Damas ». Son zèle pour la Loi l’amenait à un ministère de la lettre, de la condamnation, de la mort, comme il dit. Le Christ le tire au ministère de l’Esprit qui vivifie et fait de lui un ‘‘juste’’. Un juste, c’est quelqu’un qui se reçoit tout de Dieu. Sa capacité à être ministre de l’Esprit, il la reçoit de Dieu.
Pour Matthieu, la Loi reste à « accomplir », jusqu’au bout. En Jésus-Christ. Le peuple juif reste le frère aîné. L’endurcissement de quelques-uns nous a donné d’hériter de l’Alliance. En Jésus, en sa chair et son sang livrés, jusqu’au bout, elle se donne, nouvelle, par des Paul et d’autres.
Et nous, comment nous est-elle donnée, cette Alliance ? En la recevant. En contemplant le Christ la réaliser en nous. « Rien ne disparaîtra de la Loi, jusqu’à ce que tout se réalise ». Ce qu’il réalise, c’est une création, une recréation, intérieure. Il nous recrée quand nous recevons notre vie de Lui, pour la faire fructifier avec Lui là où il nous envoie. Que vive le ministère de l’Esprit !
Olivier de Framond, compagnon jésuite
2 Co 1, 18-22 ; Ps 118 (119), 129-130, 131-132, 133.135 ; Mt 5, 13-16