Chercher à se montrer qu'on est un bon Juif, un bon chrétien, un bon gardien de la Loi de Dieu, c'est inverser les rôles. Ce n'est plus Dieu qui me donne de pratiquer la justice, c'est moi qui dicte à Dieu qu'il doit me suivre.
Un homme sera roué de coups et dépouillé plus tard : celui qui raconte la parabole du Samaritain. Plus encore, il sera conspué, maltraité, crucifié comme un malfaiteur de la société. Car aimer Dieu, aimer la justice, recevoir de Dieu la vie à laquelle il appelle ses amis, c'était trop pour moi qui préfère un Dieu à mes bottes, que je sers car Il me trouve bien. "Celui qui a fait preuve de pitié envers lui" (le roué de coups et dépouillé).
Recevoir la vie éternelle en héritage - curieuse expression, non ? -, demeurer un vivant sur la terre, fut-ce dans la maladie ou dans la mort, c'est "aller et faire de même", comme le Samaritain. Il a simplement aimé l'autre comme lui-même. Ça parait simple. Pourtant c'est divin, moins naturel que dominer et donner des coups ! ... Bon dimanche.
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Lc 10, 38-42 ; Ps 68, 14, 17, 30-31, 33-34, 36ab.37 ; , Col 1, 15-20 ; Lc 10, 25-37