Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


La Croix glorieuse : Entre Nazareth et Jérusalem, un moment de la mission de Jésus.

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 14 Septembre 2020, 16:20pm

Catégories : #Evangile_réflexion

Un grand mystère de notre foi nous guide dans notre croissance spirituelle : notre Seigneur est devenu homme en tout point semblable à nous, hormis le péché. La vie de Jésus a été habitée, elle aussi, par une mission à réaliser et qui s’atteste dès son plus jeune âge dans la réponse qu’il fait à sa mère après sa fuite à Jérusalem : « je me dois aux affaires de mon père ». De la même façon, les tentations au tout début de sa vie publique, juste après le baptême, le prennent certes au niveau de sa survie (manger suffisamment) mais aussi pour sa mission perçue comme universelle, ce qui implique de pouvoir avoir de l’effet sur les autres (et pour cela, se jeter du sommet du temple ?), dans le monde entier (et pour cela, posséder tous les royaumes de la terre ?). Car ne doit-il pas Jésus, gagner le monde entier à son Père ? Alors comment faire ce grand travail sans trahir le Père de toute humilité, qui lui a tout remis ? C’est donc un chemin de réflexion personnelle dans la durée qui habite Jésus pour trouver la juste manière d’honorer sa mission dans la manifestation véridique du mystère de son Père. Et c’est là que nous trouvons ce passage de l’Ecriture ? Le dialogue avec Nicodème lui donne de trouver une piste de réponse.

La remontée puissante dont parle Jésus « que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle »,  puissante en ce sens qu’elle permettra celle des autres hommes, ne peut être le fait que de celui qui descend. « Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel ». Il doit donc pouvoir être reçu par tous, par ceux loin de lui, dans l’espace comme dans le temps. Et la figure du serpent de bronze dressé sur une hampe lui fait signe. Il doit être vu de loin Jésus, il sera donc élevé comme l’était ce serpent de bronze dont la contemplation apportait la guérison aux hébreux piqués par les serpents du désert. Comme lui, Jésus sera cloué par d’autres, devenant ainsi principe universel de salut, sans n’avoir rien fait pour cela, se contentant de demeurer fidèle en tout point à l’humilité de son Père. C’est la violence des autres qui le conduit sur son trône de gloire, la Croix, où il peut manifester l’humilité de Dieu et donner à chacun de nous de pouvoir le suivre sur le chemin de la vraie vie. Il a ainsi en cette conversation nocturne avec Nicodème l’intuition que son chemin d’humilité et de manifestation universelle. Cela passera par sa Passion et sa mort sur la Croix. Il en parlera à ses plus proches disciples lorsqu’ils auront reconnu en lui le Messie. Il aura là aussi à se battre avec eux contre la tentation de la gloire humaine. Sa réponse vive à Pierre signe son propre combat pour ne pas se construire mais recevoir de son Père le chemin de sa mission. 

Nous aussi, sachons ne vouloir que le service humble envers notre Père, Tout le reste nous sera donné de surcroît, sachons fuir toute vaine gloire. Faisons nous humbles serviteurs à la suite du Christ.

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

Merci à l'auteur de cette image


 

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