Se tisse le manteau de la gloire de Dieu, par la présence agissante du Christ et la libre action de l’homme
Remarque : Nous n’abordons que la lecture brève, le reste du texte ayant été déjà récemment commenté.
La pensée de Paul invente le christianisme en disant ce qu’il éprouve et ce vers quoi cela le conduit pour son existence et pour le devenir de l’Eglise. Le Christ pour Paul est comme une enveloppe qui prend, peu à peu, en charge l’ensemble de l’aventure humaine en tous ses aspects, la conduit vers son devenir, en appelant et portant la libre collaboration des hommes. Cette enveloppe prend en charge l’ensemble de l’être humain, ainsi Paul décrit précisément comment elle touche toutes les dimensions de l’humanité. Pour cela, il parle du réconfort des relations entre nous, de la communion des pensées, de l’encouragement dans le devenir, des actes de tendresse et de pitié. Tout cela rend potentiellement animant cette présence du Christ en tout et en tous… Il donne les mots pour que chacun prenne conscience de cette évolution, transformation.
C’est de cette enveloppe prenant en charge le devenir libre de l’humanité que Paul s’adresse aux Philippiens, en son nom propre, se considérant dans cette grande évolution comme la simple aiguille de la boussole indiquant le devenir de l’ensemble. Que la joie croisse en lui, sera le signe que l’ensemble de l’humanité, de la communauté des Philippiens devient bien en conformité avec l’appel de l’enveloppe. Le discernement ecclésial se situe précisément là.
Dès lors, Paul s’adresse de cette enveloppe agissante dans le corps ecclésial même, de cette boussole donnant de s’orienter, à la liberté de chaque membre de la communauté en ouvrant le champ de sa possible action, action tournée vers l’être avec à sa base l’unité à rechercher, unité qui demande pour croître de disposer amour, dispositions, sentiments d’une certaine manière, mais action tournée aussi vers le faire où l’accent principal est la mise en œuvre de la préférence envers l’autre, ce qui demande une considération de l’esprit, la supériorité posée de l’autre, un amendement de son être sans intrigue, sans vantardise.
Ces paroles puissantes de Paul tracent encore aujourd’hui un programme incontournable. Il est bon de savoir qu’à travers tout cela il nous est fondamentalement demandé de laisser être agissant le Seigneur qui nous revêt de sa gloire…
Père Jean-Luc Fabre
Photo http://www.paris.catholique.fr/IMG/jpg/lumiere_d_esperance-Dubois.jpg
Philippe 2, 1-11 Frères, s'il est vrai que, dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, si l'on s'encourage dans l'amour, si l'on est en communion dans l'Esprit, si l'on a de la tendresse et de la pitié, alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l'unité. Ne soyez jamais intrigants ni vantards, mais ayez assez d'humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres.