Dans un endroit désert, il priait. Comment priais-tu, Jésus ? Tu regardais ta journée. Le matin, tu nous invitais à une conversion. Au lac, tu pêchais 4 pêcheurs, invitant leur vie active à vivre cette conversion. A la synagogue tu aidais les âmes à se poser et reprendre vie. Tout à l’heure, chez la belle-mère de Simon, tu appelais nos espaces intérieurs, nos chambres, nos cuisines, nos séjours, à une conversion qui te serve dans la joie. Et tu gagnais la ville, notre espace public et social, que l’homme guérisse et te rende louange en servant dans la joie. Que se passait-il entre toi et le Père, dans ta prière, Jésus ? Tu accueillais en toi Celui qui te faisait sortir et nous aidait à sortir de nos tombes.
« Partons, allons ailleurs, afin que là aussi je proclame l’Evangile. C’est pour cela que je suis sorti ». Voici le fruit de ta prière. Quel est cet Evangile, aujourd’hui, qui te fait sortir encore ? Un soir, des amis me faisaient part d’une Eglise qui ne leur dit plus rien. Elle ne sort plus vers le monde, et met ses énergies à se rassurer dans des apparences, comme une brebis malade qui tourne en rond. Oui ? Non ? Cette parole aussi a à connaître une conversion. L’Eglise, comme pour Job, fait-elle voir des nuits interminables et des jours trop courts ? Le jour, c’est le temps de Dieu, là chemine l’œuvre de création. Alors je me lève. L’Eglise est peut-être cette belle-mère qui peine à sortir et servir. Jésus vient la relever, que vivent les belles-mères !
Mais je le sens, Seigneur, c’est tout en moi que tu viens réveiller à la vie. Je sens que sortir aux périphéries, dans les villages voisins, c’est laisser entrer ton Evangile dans mon regard sur le monde, dans mes pensées, mes paroles aux « étrangers » de l’Eglise, dans ma manière de considérer tes enfants, les uns près de toi, les autres loin. Cet Evangile a fait pèleriner Paul, comme il t’a fait sortir, Jésus, de maison en maison, de vie active en vie active, de village en village et ville, de synagogue en synagogue. Il poussait Paul à se faire l’esclave de tous pour en sauver quelques-uns. Apprends-moi, apprends-nous à sortir, Seigneur, pour ta Bonne Nouvelle aux périphéries vers lesquelles va ton regard.