Jardinier de Dieu

Jardinier de Dieu

Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Recevoir d’abord la situation et les personnes…

Publié par Père Jean-Luc Fabre sur 15 Juillet 2016, 23:13pm

Catégories : #CVX

Quelle est donc la situation ? Un fils qui porte sa maman handicapée dans les escaliers parce qu’ils n’ont pas accès à un appartement plus accessible.

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Matthieu 12,1-8. En ce temps-là, Jésus passait, un jour de sabbat, à travers les champs de blé, et ses disciples eurent faim ; ils se mirent à arracher des épis et à les manger. En voyant cela, les pharisiens lui dirent : « Voilà que tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire le jour du sabbat ! » Mais il leur répondit : « N'avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim, ainsi que ses compagnons ? Il entra dans la maison de Dieu, et ils mangèrent les pains de l'offrande ; or, cela n'était permis ni à lui, ni à ses compagnons, mais aux prêtres seulement. Ou bien encore, n'avez-vous pas lu dans la Loi que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple, manquent au repos du sabbat sans commettre aucune faute ? Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple. Si vous aviez compris ce que veut dire cette parole : C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices, vous n'auriez pas condamné ceux qui n'ont commis aucune faute. Car le Fils de l'homme est maître du sabbat. »

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« En ce temps-là, Jésus passait, un jour de sabbat, à travers les champs de blé, et ses disciples eurent faim… » Dans cette simple phrase qui introduit la péricope, nous avons une présentation de la situation des disciples avec le temps : le sabbat, le lieu : des champs de blé, la manière d’exister : en déplacement, la relation : avec le Maître… Dans sa richesse, elle nous indique le cœur de la situation : des hommes pris par la faim… Quel regard poser alors sur leurs actes « ils se mirent à arracher des épis et à les manger » ? Diverses possibilités vont s’opposer.

« En voyant cela, les pharisiens lui dirent : ce qu'il n'est pas permis de faire » C’est une parole de jugement, une parole « a priori », selon le registre automatique du [permis / pas permis]… Cela veut dire que la situation en elle-même, les personnes dans la situation, sont niées au nom d’un sacré qui s’impose…

« Mais il leur répondit » Comment Jésus alors va-t-il répondre ? Sur le même registre, en prenant appui sur une autre autorité, d’autant plus que c’est lui Jésus qui est attaqué, « tes disciples font ce qu’il n’est pas permis »… ou bien va-t-il prendre un autre chemin de réponse ?

En fait, dans cette autre situation, celle de l’opposition entre les pharisiens et lui, Jésus revient à la source commune entre lui et ses opposants : les Ecritures. Mais il fait surgir la diversité des réponses de la Bible, dans des situations comparables : David et ses soldats, les prêtres au Temple… pour donner de pouvoir accéder à la Parole véritable : « C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices ». Cette Parole de promesse pour tous, qui court dans toutes les Ecritures… qui dit l’attitude profonde de Celui qui parle et qui est à écouter en toutes les situations de l’humanité et de nos propres existences… C’est cette parole qui est à recevoir, à comprendre… pour ensuite, dans la situation, discerner la réponse en vérité qui est à rendre à Celui qui nous y parle vraiment…

Nous retrouvons là, le mouvement de la vie qui consiste à contempler les personnes dans la situation, pour y discerner le chemin de la Vie à partir de la Parole de Dieu pour agir vraiment. Nous ne pouvons qu’être aidés dans ce mouvement personnel, par la parole fraternelle.

Père Jean-Luc Fabre

[Source  image : http://coqktail.com/wp-content/uploads/2016/05/handicap03.jpg]

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