Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Mc 3, 1-6 Comment accueillons-nous la nouveauté…

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 18 Janvier 2023, 12:14pm

Catégories : #Evangile_réflexion, #Homélies, #JLfabre

Marc 3, 1-6En ce temps-là, Jésus entra de nouveau dans une synagogue ; il y avait là un homme dont la main était atrophiée. On observait Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat. C’était afin de pouvoir l’accuser. Il dit à l’homme qui avait la main atrophiée : « Lève-toi, viens au milieu. » Et s’adressant aux autres : « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de tuer ? » Mais eux se taisaient. Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leurs cœurs, il dit à l’homme : « Étends la main. » Il l’étendit, et sa main redevint normale. Une fois sortis, les pharisiens se réunirent en conseil avec les partisans d’Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr.

Merci à l'auteur de cette image
Comment accueillons-nous la nouveauté… la prise en compte de l’écart entre les attitudes différentes des pharisiens et de Jésus est porteuse de vie pour chacun de nous.
Jésus maintient son cœur ouvert, sans préjugé, il se laisse toucher et déplacer par ce qui lui arrive. C’est une attitude de fond de sa part qui ne cesse d’être illustrée dans les évangiles. Jésus se laisse déplacer, se situe à partir de ce qui lui arrive, se laisse enseigner. Il répondra ainsi positivement à la demande de la syro phénicienne qui lui demande des miettes alors que son premier mouvement le conduisait à l’écarter de la promesse. Jésus agit à partir de la situation. Il vit l’aujourd’hui qui se donne à lui. Ici, il n’évite pas la présence de l’homme à la main atrophiée et il persévéra en ce sens en lui disant d’étendre sa main pour être guéri. Il tiendra cette attitude jusqu’à la fin, jusqu’à sa mort.
En revanche, entre la situation et leur regard, les pharisiens ont un voile qui les conduit à voir d’une certaine manière, à chercher sous un certain angle... Ils voient dans la situation d’abord et avant tout un lieu a priori pour faire avancer leur manière de faire, pour manigancer : avoir des éléments pour pouvoir condamner Jésus. Le réel est comme tordu à partir de là. La vie n’est alors plus reçue, elle qui ne cesse de se donner en toute situation. Jésus est navré par leurs cœurs endurcis. Le cœur est cette dimension essentielle de notre être qui, selon qu’il est ouvert ou non, nous donne de pouvoir accueillir ou non le réel qui se présente à nous.
Cette parole d’évangile est peut-être l’occasion, pour chacun de nous, de mesurer combien la contemplation et, encore plus, la co-contemplation à plusieurs sont des opportunités pour nous de nous ouvrir à une manière renouvelée de voir, de comprendre, de nous situer… évertuons nous à recevoir le réel sans a priori, exerçons-nous à contempler, à partager avec d’autres dans l’écoute véritable. Alors la vie plus large se fera connaître à nous. La prière de l’Eglise, chaque matin, nous y invite avec, au cœur du Psaume invitatoire, le psaume 94, cette exclamation « Aujourd’hui écouterez-vous sa parole… »

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

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