Si personne n’ose plus l’interroger, c’est bon, il n’y a rien à dire, pas de mot, pas d’homélie. Chouette ! Ils ont peut-être peur parce que eux passent leur temps à offrir holocaustes et sacrifices et ça ne serait pas l’essentiel, semblent dire et Jésus et le scribe. Alors où va-t-on ?
Bon, on peut peut-être interroger Osée alors ? « De toi seul, Dieu, l’orphelin reçoit de la tendresse ». Cette parole m’a atteint. Est-ce que je laisse à Dieu de témoigner sa tendresse ? C’est elle qui met à distance les exils que nous pouvons vivre, on dirait. La connaître, la goûter me demande de quitter mon cœur de pierre, dur, dans la relation au prochain, en société, en communauté, en Eglise. Choisir l’humilité, avec le Christ doux et humble de cœur. Pardon, Jésus, de revenir un peu à toi, mais quand tes amis t’appelaient « fils de Dieu », c’est plus que « fils » qu’ils voulaient dire, non ? C’est vraiment l’enfant d’un Père au cœur de mère, non ? Il avait perdu peut-être ses pères et mères, il ne restait plus que toi. Il t’a trouvé, tu l’as trouvé, notre Père, au cœur de mère. De toi seul l’orphelin reçoit de la tendresse. Tout a refleuri, poussé, embaumé, fructifié, donné le vin qui réjouit… Les justes voient leurs aveuglements et reconnaissent ce qui les sort de leur exil. Les pécheurs, non, ils trébuchent.
Père Olivier de Framond
Osée 14,2-10.; Psaume 80(81),6c-8a.8bc-9.10-11ab.14.17. ; Marc 12,28b-34.