Lundi, 33e semaine du temps ordinaire
« Reviens à ton premier amour », dit le Seigneur. La petite expérience que j’ai avec des couples, m’apprend pourtant que le premier amour n’est pas l’amour. Au début, on ne se marie pas parce qu’on s’aime, on se marie pour s’aimer. On s’aime quand nous durons à deux, éprouvant le réel, l’équilibre entre travail, enfants, engagements, les aléas de la vie, avec les tempéraments de l’un et de l’autre. Le premier amour est pourtant le temps où ce mouvement est lancé, vers l’amour, vers la vie, notre naissance. L’un et l’autre se sont laissés déplacer par la naissance d’un amour. Le Seigneur appelle à faire souvenir de ce mouvement de conversion qu’il a initié, en moi, en toi, en son Eglise. Et cela, oui, Eglise d’Ephèse et d’ailleurs, communauté d’ici et là, baptisé de tous lieux, souviens-toi de cette naissance à l’amour que ton Seigneur a engagée en toi.
Sinon des mendiants crieront et tu ne les entendras pas. Jésus l’a entendu, cet aveugle qui crie. Il a fait de la foule un peuple. Il a guéri l’aveugle, il a guéri la foule. La foule est ce magma informe et sourd d’avant la création. Le peuple est cette humanité créée, telle Adam s’écriant devant Eve : voici l’os de mes os. Là pareil, le peuple adresse à Dieu une louange. Jésus crée un disciple et un peuple, une terre vivante. Il leur donne de reconnaître Celui qui l’a fait naître à l’amour.
