Luc 14,12-14. Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas. Il disait à celui qui l'avait invité : " Quand tu donneras un déjeuner ou un dîner, n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins; sinon, eux aussi t'inviteraient en retour, et la politesse te serait rendue. Au contraire, quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; et tu seras heureux, parce qu'ils n'ont rien à te rendre : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
Jésus propose un chemin à son interlocuteur, en brisant en lui une route toute tracée, pour entrer sur une nouvelle voie. Celle-là même sur laquelle lui chemine et est présent.
« La politesse te serait rendue » Cette politesse se révèle comme la fin du piège qui bloque toute possibilité d’évolution. Je suis pris dans un système : je donne et je reçois. Dès lors, peu à peu, je me mets à donner pour recevoir et ma vision se centre sur cet échange que je trouve normal… La réalité se rétrécit, je ne rencontre que du prévisible, je ne le sais plus, mais je tourne en rond. Et peut-être bien que les nouveautés qui ne tournent pas ronds pour moi sont des « bénédictions pour me donner de sortir de mon enfermement…
« Invite des pauvres… » Après avoir donné à saisir cette réalité, Jésus joue alors pleinement son rôle d’accompagnateur. Il donne à l’autre de se projeter, lui et sa liberté, dans un nouveau contexte. Il lui propose de vivre une cassure dans son quotidien. Et bien évidemment, Jésus sera avec la personne ensuite, allant jusqu’à la guider, l’escorter même. Mais après l’avoir conduite, hors d’elle et de son enfermement dans des possibles trop étroits et trop prévus. Alors n’ayons pas peur des propositions que nous recevons ou que nous avons envie de faire… S’ils sortent l’autre de son enfermement, ils sont les bienvenus. Faisons confiance à la parole fraternelle qui peut nous interpeller…
« Tu seras heureux » Une réponse rapide qui retentit comme un « miracle », un instantané. Ce bonheur qui surgit en moi d’où vient-il donc ? Une indication donne une piste « ils n’auront rien à te rendre ». Les Pauvres, ils ont le Royaume des Cieux, ils en ont donc la clef et peuvent y donner accès, avec le bonheur qui l’accompagne… Une expérience à vivre !
Père Jean-Luc Fabre
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