Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Lc 11, 42-46 Etre dans notre situation nous rend vivants

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 14 Octobre 2020, 13:06pm

Catégories : #Evangile_réflexion

Lc 11, 42-46 En ce temps-là, Jésus disait : « Quel malheur pour vous, pharisiens, parce que vous payez la dîme sur toutes les plantes du jardin, comme la menthe et la rue et vous passez à côté du jugement et de l’amour de Dieu. Ceci, il fallait l’observer, sans abandonner cela.
Quel malheur pour vous, pharisiens, parce que vous aimez le premier siège dans les synagogues, et les salutations sur les places publiques.
Quel malheur pour vous, parce que vous êtes comme ces tombeaux qu’on ne voit pas et sur lesquels on marche sans le savoir. »
Alors un docteur de la Loi prit la parole et lui dit : « Maître, en parlant ainsi c’est nous aussi que tu insultes. »
Jésus reprit : « Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous, parce que vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d’un seul doigt. »

Nous voyons ici le Seigneur touché par le manque de vie des pharisiens ainsi que des docteurs de la Loi. Au-delà de l’opposition entre eux et lui, Jésus voit surtout en eux des personnes qui ne sont plus vivantes, et il leur dit « quel malheur pour vous » avec tristesse mais sans la moindre agressivité.

Être vivant pour nous les êtres humains consiste à vrai dire à être pleinement dans notre situation. C’est la manière dont Jésus vit. Il vit la situation pleinement ouvert aux autres, aussi bien les hommes, que son Père, et réagit en fonction d’elle, l’occasion pour lui d’approfondir sa relation au Père, d’expliciter sa mission, d’aimer ses prochains. Heureux les pauvres, ceux qui sont nus et ouverts à la situation qui les touche !

Et nous, nous  avons peut-être à réaliser que nous aussi nous désertons la manière en nous d’être vivant, en évitant d’être dans la situation justement. Jésus nous offre l’occasion aujourd’hui de regarder comment nous vivons, tout spécialement si nous sommes des clercs, placés un peu différemment de nos autres frères et sœurs.

Une première manière de faire, c’est de ne pas prendre les moyens de répondre à la situation en profondeur mais de travailler à des questions superficielles. Bref ne plus s’occuper de la menthe et de la rue au détriment de l’amour à porter aux autres. 
Merci au Pape François qui nous rappelle notre devoir absolu de fraternité avec tous nos frères et toutes nos sœurs, c’est l’incontournable de notre situation.

Une autre manière de faire, c’est de ne pas être dans la situation qui est la sienne, mais de passer du temps avec des amis, des relations, en se congratulant mais en ne faisant rien pour apporter remède là où nous devrions être. Bref ne plus rechercher  le premier siège dans les synagogues, et les salutations sur les places publiques.
Merci au Pape François qui appelle toutes les personnes au service de l’Eglise et notamment les membres de la Curie, à quitter leur confort, leur entre soi pour être vraiment au service des croyants et des pauvres.

Une autre manière de faire, c’est de conseiller, voire d’imposer des manières de faire aux autres, sans soi-même s’impliquer dans la situation. Bref ne surtout pas charger les gens de fardeaux impossibles à porter.
Merci au Pape François, qui nous appelle à entrer en dialogue avec les autres en partant de leur situation et non de leur rappeler un règlement.

Une dernière manière de faire, c’est de ne rien faire, rien que son quotidien morne et sans nouveauté. Bref ne pas être comme des tombeaux qu’on ne voit pas. 
Merci au Pape François, qui nous appelle à être une Eglise en sortie, se risquant dans la situation présente et non enfermée dans son fonctionnement interne.

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

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