Jardinier de Dieu

Jardinier de Dieu

Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Jn 13, 21-33.36-38 - Mardi Saint - En étant sur son chemin propre, Jésus tend la main à chacun de nous.

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 26 Mars 2024, 11:27am

Catégories : #Semaine Sainte & Triduum Pascal, #JLfabre, #Homélies, #évangile commentaire, #evangiles_piste_reflexion, #Evangile_réflexion

Jean 13, 21-33.36-38
En ce temps-là, au cours du repas que Jésus prenait avec ses disciples, il fut bouleversé en son esprit, et il rendit ce témoignage : « Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera. » Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras, ne sachant pas de qui Jésus parlait. Il y avait à table, appuyé contre Jésus, l’un de ses disciples, celui que Jésus aimait. Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler. Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus lui répond : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote. Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : « Ce que tu fais, fais-le vite. » Mais aucun des convives ne comprit pourquoi il lui avait dit cela. Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui dire d’acheter ce qu’il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres. Judas prit donc la bouchée, et sortit aussitôt. Or il faisait nuit.
Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. » Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard. » Pierre lui dit : « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour toi ! » Jésus réplique : « Tu donnera ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois. »

Nous avançons dans la semaine sainte. Aujourd’hui, il nous est donné de contempler la manière dont Jésus avance dans sa passion avec le moment avec Judas puis celui en réplique avec Pierre.

 
Tout commence par un choc qui vient ébranler Jésus : « il fut bouleversé en son esprit ». Ce choc lui donne de parler, de dire aux autres, à ses disciples ce qui lui arrive, ce qui arrive : « un de vous me livrera ». Ce choc entraine une réaction dans le corps social pris dans son épaisseur. Certains sont plus proches de Jésus que d’autres, la parole sera secrète, des gestes la signifieront. « Celui à qui je donnerai la bouchée ». Toutefois, une parole accompagnera le geste, elle aussi marquée de discrétion. Elle dira vraiment quelque chose à celui seul à qui elle est adressée : Judas. « Ce que tu fais, fais-le vite. »
 
Dans ce premier cycle, Jésus, même ébranlé, continue à construire ce qui peut l’être, en signifiant l’acceptation de ce qui lui arrive dans le respect de tous et notamment de Judas. Il s’adresse personnellement à lui, parole de rebond sur laquelle Judas pourrait s’appuyer ultérieurement. Jésus maintient pour lui et pour les autres un avenir même douloureux à recevoir. Jésus ne condamne pas. Il ne détruit pas. Il se maintient dans la relation à son Père et à ses disciples, en ouvrant le sens de ce qui se vit pour lui, pour le Père et aussi les disciples. « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous ». Jésus va néanmoins par son chemin unique « Là où je vais, vous ne pouvez pas aller” mais en lien avec tous, conforté par les relations qu’il a eu, qu’il a avec chacun.
 
Alors un deuxième cycle commence avec la réponse à l’emporte-pièce de Pierre : « Je donnerai ma vie pour toi ! ». Jésus reçoit sa parole mais la situe en vérité, « Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera
pas avant que tu m’aies renié trois fois » lui donnant de pouvoir espérer en vérité à partir de celui qu’il est, de ce qu’il aura fait, lui Jésus. Le verset qui suit au début du chapitre 14 appelle à une espérance : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ».
 
Il peut aussi y avoir un troisième cycle avec moi si je m’adresse à Jésus. Si je lui parle, je sais déjà qu’il me recevra, me répondra, m’ouvrira une promesse aussi douloureux qui puisse être le chemin pour lui et pour moi. A moi de m’adresser à lui. Oui allons à lui
 
Au coeur de nos détresses,
Aux cris de nos douleurs,
C'est Toi qui souffres sur nos croix
Et nous passons sans te voir.
 
Au vent de nos tempêtes,
Au souffle des grands froids,
C'est Toi qui doutes sur nos croix
Et nous passons sans te voir.

 

Aux pas de nos déroutes,
Aux larmes du remords,
C'est Toi qui pleures sur nos croix
Et nous passons sans te voir.
 
Aux nuits de solitude,
Aux soirs de l'abandon,
C'est Toi qui meurs sur nos croix
Et nous passons sans te voir.

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Articles récents