Ma chair, donnée pour la vie du monde - Jeudi, 3ème semaine du temps pascal : 8 mai 2025

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 8 Mai 2025, 08:09am

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Le chapitre 6 de Jean peut sembler un tantinet indigeste. Et pourtant... Il pointe ce qui fera le cœur de l'Eucharistie. À vrai dire, même s'il est long, c'est presque plus léger de voir l'ensemble du chapitre, plutôt que chaque jour un morceau. Pour préparer des néophytes à la communion, c'est sans doute une bonne base. Il y a d'abord "le signe" : cette rencontre d'une foule immense que Jésus va rassasier. La suite, c'est la bonne manière de se rapporter à ce signe. Je ne communie pas pour voir un geste magique du Christ. Je ne communie pas pour vivre un bon moment et combler une solitude. Je communie en recevant "sa chair, donnée pour la vie du monde".

Manger sa chair, boire son sang, la chair et le sang du Christ, souvent, comme la foule bientôt, va réagir. Mais c'est quoi ça ? ! Et des ados envoient promener leurs parents : "tu vas pas me faire croire que cette hostie, c'est le corps réel du Christ, maman !" Une paroissienne m'a raconté cela. Communier, c'est recevoir le Christ vivant, qui se donne, pour la vie. C'est le vivre, avec tout mon être, et le corps d'humanité qui vient au Christ. Communier me conduit, en communauté, à convertir ma façon de rechercher la vie et de l'aider.

Pour recevoir la chair du Christ, j'ai à donner mes cinq pains et deux poissons - les miens ou ce que je trouve chez l'un ou l'autre, je ne suis pas seul sur terre ! -. Le pain vivant ne se donne que si j'arrive avec ce que je suis en vérité, avec les frères et sœurs. C'est l'offertoire. Et Jésus qui lève les yeux au ciel en nous recevant, et qui donne un pain en surabondance, c'est Dieu qui s'offre à nous. Il vient nous donner ce grand désir qui l'habitait le soir du jeudi Saint. Alors que la nuit arrive, l'heure des ténèbres, l'heure du "monde", cette heure qui me fait parfois râler et désespérer contre ces horribles qui sèment la mort et la violence, Dieu est tout dans le désir de se donner pour que germe la lumière. Communier me détourne des forces de mort et me tourne vers Celui qui marche sur les eaux. Finalement je crois que je n'aurais jamais fini d'apprendre à communier à la chair et au sang du Christ, en toute chose de notre terre et de notre monde...

Olivier de Framond, compagnon jésuite

Ac 8, 26-40 ; Ps 65(66), 8-9, 16-17, 20 ; Jn 6, 44-51

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