Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


27ème dimanche – Cherche vigneron pour fruit qui demeure (Is 5, Ps 79, Phi 4, Mt 21)

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 6 Octobre 2023, 15:23pm

Catégories : #framond_homélies, #framond, #textes de framond, #homélie_framond

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Les lectures du jour ressemblent à une offre d’emploi de Dieu qui dirait : « cherche vignerons pour un fruit qui demeure ». La parole de l’alléluia le résume : « c’est moi qui vous ai choisis, pour que vous alliez et que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure ». Un tel vigneron, Paul nous montre à quoi il ressemble : quelqu’un qui prie et rend grâce en tous moments, qui fait connaître à Dieu ses demandes, et pour qui l’évangile du Christ est une Bonne Nouvelle. Au début il y avait le Peuple élu, Israël. Le vigneron nouveau, c’est tout croyant qui se laisse choisir par le Christ. Est-ce que je laisse le Christ porter son regard sur moi, un regard aimant, un regard de pardon au-delà de mes limites, comme il a regardé Pierre à sa Passion quand il le reniait ? Un fruit qui demeure, il n’y a que celui-ci : le fruit de l’Esprit, qui vient de la sève du pardon de Dieu en Jésus-Christ.

Dans Isaïe, la vigne est la Maison d’Israël, le Peuple élu. Dans l’évangile, elle devient le royaume de Dieu. En Isaïe, c’est la vigne qui ne donne pas le fruit attendu. Dans l’évangile, elle reste bonne et est confiée à d’autres vignerons. Dieu change-t-il de Peuple élu pour donner sa vigne aux païens, à nous ? Alors Dieu serait un divorcé remarié ! Matthieu ne le dit pas. Et Paul, aux Éphésiens, dira que sur la croix le Christ a tué la haine qui séparait Juifs et païens pour les rassembler en un seul peuple. Nos refus de la grâce de Dieu, qui en Isaïe donnent de mauvais fruits et dans l’évangile tuent et convoitent la grâce, font lever les yeux vers le Seigneur qui se révèle dans le Fils, la pierre angulaire rejetée. L’ami capricieux d’Isaïe nous montrait un Dieu qui s’énerve et n’en peut plus de son peuple. A sa mesure, le dernier mot du pape François sur la crise climatique, « Laudate Deum », prend ce ton. La pierre rejetée de Pâques nous renvoie à un Dieu qui ne connaît qu’une chose : aimer, aimer la vie, relever, créer, un Dieu qui est le Pauvre sur la terre, en quête de vignerons qui se disposent à la grâce. A l’heure où le Synode s’est lancé, au milieu des divisions qu’il révèle de notre Église sur la terre, on peut se demander à qui le royaume de Dieu est confié : à « eux », pas comme nous, ou à « nous », pas comme eux ? La pierre angulaire de Pâques dit seulement : « il est à qui se laisse choisir par le Christ, pour un fruit qui demeure ». Prions et supplions, en rendant grâce, pour que nous goûtions la joie de mettre en pratique l’Esprit que le Christ nous remet. Et la paix de Dieu sera avec tous ceux qui la reçoivent.

Olivier de Framond, compagnon jésuite

Is 5, 1-7 ; Ps 79 (80), 9-12, 13-14, 15-16a, 19-20 ; Ph 4, 6-9 ; Mt 21, 33-4

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