ET SI NOUS N'AVIONS RIEN COMPRIS ?
" Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer.
Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux ." (Mt 6, 1-6.16-18)
Nous voilà entrés dans ce temps de Carême avec, à la clef, l'idée de la nécessité pour nous de faire des efforts, de nous convertir. Et nous allons pour cela poser des actes repérables, souvent en reprenant diverses propositions sur internet sous la forme d'un abonnement, et, année après année, l'offre s'enrichit ...
Elles seront sans aucun doute aidantes, ces propositions. Mais est-ce que le Seigneur ne me demande-t-il pas personnellement quelque chose d'autre ?
La recommandation du Seigneur, c'est de vivre, de faire dans le secret. Il nous convoque même au plus secret. Alors le véritable sens de la démarche du Carême n'est-elle pas de quitter, d'aller comme lui au désert, dans la pauvreté et le dénuement pour éprouver le manque, le besoin en nous de la vie, de la vraie vie... Et là laisser émerger une demande, ma demande, ma vraie demande. Vivre dans la justesse envers soi-même, pour vivre dans la justice avec les autres.
Laisser émerger en nous la soif véritable, la faim véritable sans devoir nous surcharger d'obligations, de pratiques... Entrer dans le silence pour que mon être secret puisse parler, au-delà de l'agitation de mon être social...
Laissons nous un temps de vacance, un temps de vide, jusqu'au premier dimanche, quatre jours.
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite